
Les coupures de courant à Port-au-Prince sont devenues un levier de pression pour les habitants du Plateau Central, qui ont de nouveau saboté la centrale hydroélectrique de Péligre. À travers ce geste, ils cherchent à forcer l’État haïtien à intervenir contre les gangs armés « 400 Mawozo » et « Taliban », responsables d’exactions dans la ville de Mirebalais depuis près de trois mois.
Face aux meurtres, incendies et destructions perpétrés sans relâche, la population affirme ne plus pouvoir tolérer le silence et l’inaction du gouvernement. Le sabotage de Péligre apparaît comme le dernier recours pour rappeler à l’État son devoir de protection. La situation sécuritaire devient invivable, et la rupture entre les citoyens et les autorités se creuse chaque jour davantage.
Malgré les engagements pris publiquement par le coordonnateur du Conseil présidentiel de transition, Fritz Alphonse Jean, aucun changement tangible n’a été constaté. L’absence de résultats concrets alimente une frustration profonde et alimente les soupçons d’indifférence, voire de renoncement de la part des dirigeants.
Au-delà de l’interruption de courant, cet acte traduit un cri de détresse collectif. La coupure d’électricité devient le symbole d’un pays dont les structures essentielles cèdent sous le poids de l’insécurité, et dont la population, abandonnée à elle-même, n’a plus que la désobéissance pour se faire entendre.
La Rédaction
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