Criminalité, chaos administratif et silence sur les mercenaires : une gouvernance sous tension selon Fritz Jean

Le recours à une firme privée de sécurité reflète les limites de l’État face à l’insécurité. Le président du CPT soutient cette décision comme une obligation stratégique, bien que le contrat reste entouré de flou. Il a clairement affirmé : « Nous nous sommes assurés de chercher le soutien au niveau national et international pour soutenir les forces de l’ordre. »

Cette décision n’a pas fait l’objet d’un passage en Conseil des ministres, ce que Fritz Alphonse Jean considère comme légal dans le cadre des prérogatives du CSPN et du chef du gouvernement.

S’il assume la démarche, il élude toute question sur les coûts réels engagés. « Ce sont des outils qui appartiennent à l’État pour aider la PNH. Ce n’est pas l’argent d’une personne», a-t-il insisté, en appelant à une gestion responsable des fonds publics.

Face aux informations du New York Times sur l’implication d’Erik Prince dans des opérations de drones meurtriers, le président du CPT se veut laconique : « Je ne suis pas au courant de cela », refusant de confirmer ou d’infirmer ces révélations.

En parallèle, il a dénoncé les lenteurs et le manque de coordination au sein de l’administration, soulignant l’impact dramatique sur l’exécution des budgets urgents liés à la crise sécuritaire. Il prend pour exemple le ministre de la Défense, qui n’a jamais envoyé le spécimen de signature du chef des forces armées au ministère de l’Économie et des Finances.

« Lorsque vous demandez des informations en termes de suivi, on vous dit que le dossier est à la Cour des comptes ou à la CNMP », a-t-il déploré, décrivant un État incapable de se réformer en temps de crise.

Le président du CPT s’inquiète aussi de la perte de personnel qualifié dans les services publics. Selon lui, avec le Programme Biden, des fonctionnaires parmi les meilleurs sont partis. « Il y a une atrophie de certaines institutions publiques », a-t-il regretté.

Ces déclarations illustrent à la fois l’impasse dans laquelle se trouve l’État et l’option controversée de recourir à la sécurité privée pour tenter de regagner du terrain face aux gangs armés.

La Rédaction