
Une lettre émanant de plusieurs membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et adressée au Coordonnateur, Monsieur Fritz Alphonse Jean, souligne la nécessité impérieuse de respecter strictement le quorum réglementaire du CPT pour ses délibérations. Cette missive intervient dans un contexte de tensions et de critiques grandissantes entourant la composition et le fonctionnement même du CPT.
La lettre, signée par les Conseillers-Présidents Smith Augustin, Louis Gérald Gilles et Emmanuel Vertillaire, s’articule autour du « strict respect du quorum réglementaire du CPT ». Il est crucial de noter que ces trois signataires ont été impliqués dans un scandale de corruption notoire lié à la Banque Nationale de Crédit (BNC), des allégations pour lesquelles l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) avait recommandé des poursuites judiciaires, bien que l’affaire ait été close par un juge en raison de leur statut.
La lettre fait spécifiquement référence à l’article 11.1 du document du 27 mai 2024 décrivant l’organisation et le fonctionnement du CPT, ainsi qu’aux articles 15.1 et 21, qui stipulent que le CPT ne peut valablement délibérer que si au moins cinq (5) de ses membres sont présents et qu’une majorité qualifiée de cinq sur sept est requise pour les décisions majeures. Ce rappel semble viser à légitimer certaines actions tout en naviguant les tensions internes.
En effet, Fritz Jean rapporte que ces Conseillers-Présidents s’efforcent d’imposer, au sein de la diplomatie haïtienne, des personnes dénuées de toute expérience requise pour ces postes sensibles, ce qui suscite de vives inquiétudes quant à la compétence et à l’intégrité des représentations du pays à l’étranger.
Il est également largement connu que des désaccords majeurs opposent les membres de la lettre et Fritz Alphonse Jean, ce dernier ayant refusé de collaborer avec des individus impliqués dans des affaires de corruption. Cette tension sous-jacente au sein du CPT rend difficile la prise de décisions concertées et efficaces.
Parallèlement à cette lettre interne, le Conseiller-Président observateur Frinel Joseph a récemment lancé un appel au calme dans une lettre ouverte datée du 16 juin 2025. Frinel Joseph dénonce un blocage du CPT dû aux « luttes internes entre les membres votants, qui s’accusent publiquement », reconnaissant implicitement que la transition est compromise.
Il a proposé une « retraite d’urgence » pour résoudre les différends et recentrer le Conseil sur ses objectifs initiaux, dans l’espoir de « sauver la transition », qui, selon lui et d’autres observateurs, est déjà dans l’impasse.
Cette série d’événements met en lumière les profondes divisions et les défis de gouvernance auxquels est confronté le Conseil Présidentiel de Transition, rendant incertain son cheminement vers une stabilité durable en Haïti.
La Rédaction