
24 décembre 2024/24 juin 2025, six mois après que le Dr Dukenson Lorthe Bléma ait publiquement porté le projet audacieux de rouvrir l’Hôpital Général, la situation demeure inchangée. Aucun acte concret, aucun signal politique, aucun frémissement administratif ne vient confirmer une volonté réelle de remettre en marche ce pilier du système de santé publique haïtien.
Pourtant, dès le mois de décembre 2024, tout était prêt. Le Dr Bléma, alors Ministre de la Santé Publique, avait officiellement écrit au Directeur Général de la Police nationale M. Normil Rameau, au Ministre de la justice et de la sécurite publique M. Patrick Pelissier et au Ministre de la défense M. Jean Michel Moïse pour leur demander de garantir la sécurité autour de l’Hôpital général en vue de sa réouverture prévue pour le 24 décembre. Aucune disposition n’a été prise pour protéger le périmètre, exposant ainsi les patients, le personnel soignant et les citoyens à l’insécurité. Pourtant, au même moment, le Ministre Bléma parvenait à rouvrir l’hôpital Esaïe Jeanty (Chancerelles) — un acte fort, salué comme révolutionnaire qui fait dire à plusieurs observateurs qu’il a désormais l’étoffe d’un président.
Le Dr Dukenson Lorthe Bléma, lui, a osé. Il a eu le courage de vouloir remettre l’État au service des plus vulnérables. Il a voulu rouvrir les portes de la dignité, celles de l’accès aux soins pour les plus pauvres. Pour cela, il a été exposé. Pour cela, il a payé le prix fort. Face à lui, un pouvoir sans âme, complice d’un système gangrené où les gangs armés dictent la loi, y compris sur les institutions sanitaires.
Aujourd’hui, l’Hôpital Général reste fermé. Non pas par manque de moyens, mais par manque de volonté. Par refus politique. Par cynisme. Le silence des autorités en dit long sur leurs priorités : la santé du peuple n’en fait visiblement pas partie.
Ce qui se joue ici dépasse la simple réouverture d’un hôpital. C’est le combat entre deux visions d’Haïti : celle d’un pays qui soigne, qui protège, qui relève ses institutions, face à celle d’un pouvoir captif, complice du chaos, qui choisit l’abandon. Le silence sur l’Hôpital Général est un choix politique. Mais l’histoire retiendra qu’un homme, Dukenson Lorthe Bléma, avait tenté d’ouvrir une brèche d’espoir là où d’autres ont préféré la fermeture et l’oubli.