
Il y a un an jour pour jour, un premier contingent de policiers venus du Kenya débarquait à l’aéroport Toussaint Louverture, marquant le début d’une mission internationale hautement médiatisée visant à appuyer la Police Nationale d’Haïti (PNH) face à la montée en puissance des gangs armés. Douze mois plus tard, l’heure est au bilan.
Le 25 juin 2024, sous tension et dans un contexte d’insécurité alarmante, l’arrivée de ces premiers policiers kenyans avait suscité à la fois espoir et scepticisme. Cette force, déployée dans le cadre d’une mission multinationale soutenue par les Nations Unies, devait renforcer les capacités opérationnelles de la PNH, notamment dans certaines zones stratégiques de la capitale.
Or, un an plus tard, leur présence demeure relativement discrète, concentrée sur des sites clés, et leur marge de manœuvre semble encore limitée. Le retard dans le déploiement complet des effectifs promis et les débats internes au Kenya autour de la légitimité de la mission ont nui à la montée en puissance espérée.
Si certains observateurs notent une accalmie relative dans quelques quartiers de Port-au-Prince, les statistiques sur les enlèvements, les affrontements entre gangs et les déplacements forcés de population restent préoccupantes. La situation sécuritaire demeure précaire, et l’efficacité réelle de la force kenyanne dans la reconquête du territoire est difficile à évaluer.
Perceptions contrastées dans la population
Du côté des citoyens, les avis sont partagés. Certains saluent l’initiative et y voient un signal d’espoir face à l’abandon ressenti de la communauté internationale. D’autres dénoncent l’inefficacité de cette présence étrangère et réclament plutôt un investissement dans le renforcement de la PNH et des institutions locales.
Alors que le mandat de la mission reste flou et que les perspectives politiques en Haïti sont toujours instables, la suite de cette présence kenyane demeure incertaine.
S’agit-il d’une intervention symbolique à vocation transitoire ou du prélude à une implication plus durable dans les affaires sécuritaires d’Haïti pendant que les gangs continuent d’accaparer plus de territoires.
La Rédaction