
Dans la soirée du 5 juillet 2025, l’hôtel Oloffson, joyau patrimonial centenaire situé à Carrefour-Feuilles, Port-au-Prince, a été dévasté par les flammes. Selon des témoignages concordants, des individus lourdement armés, identifiés comme membres de groupes criminels, ont incendié l’établissement mythique, symbole de l’élégance architecturale d’un autre temps.
L’Oloffson n’était pas qu’un simple hôtel. Il incarnait la mémoire vivante de Port-au-Prince, témoin d’innombrables chapitres de l’histoire culturelle, artistique et politique haïtienne. De Graham Greene à Mick Jagger, il a accueilli écrivains, musiciens, intellectuels, devenant un point de jonction entre Haïti et le monde.
Sa destruction vient confirmer l’ampleur de l’effondrement sécuritaire dans la capitale. Le patrimoine matériel du pays, déjà fragilisé par des décennies d’instabilité, paie à nouveau le prix de l’impunité. Ce crime, commis au mépris de toute valeur collective, laisse une plaie béante dans l’imaginaire national.
Plus qu’un incendie, c’est un acte de profanation. Détruire l’Oloffson, c’est arracher à Haïti une part de son âme. Et dans un pays où chaque vestige de beauté semble menacé, la disparition de ce monument rappelle l’urgence d’une reconquête de la dignité collective.
La Rédaction