Incendie de l’Hôtel Oloffson: Le gouvernement annonce encore la tolérance zéro mais sans application réelle contre les gangs

L’incendie criminel de l’Hôtel Oloffson a été qualifié par les autorités d’attaque contre la mémoire nationale. Ce lieu chargé d’histoire, qui avait survécu à l’occupation américaine, à la dictature et au séisme de 2010, a été anéanti dans un silence sécuritaire devenu habituel. Le gouvernement a promis une réponse ferme, évoquant une nouvelle fois la « tolérance zéro ».

Mais cette rhétorique est devenue un refrain vide. Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, les gangs ont renforcé leur emprise sur la capitale, profitant de l’effondrement des institutions et de l’absence de stratégie gouvernementale cohérente. Les promesses de sécurisation se succèdent, tandis que les groupes armés étendent leur contrôle, incendient, pillent et tuent sans être inquiétés.

Des rapports récents révèlent que les forces de sécurité haïtiennes manquent cruellement de moyens, de coordination et de volonté politique pour agir efficacement. Pire encore, des liens entre figures politiques et chefs de gangs sont régulièrement évoqués, alimentant la méfiance de la population envers les autorités. La mission multinationale d’appui à la sécurité, censée renforcer la réponse, reste sous-financée et partiellement déployée.

La société civile appelle à une rupture avec cette culture de l’inaction. Des voix s’élèvent pour exiger une réponse structurée, durable et transparente, loin des effets d’annonce. La destruction de l’Oloffson doit être un point de bascule, pas un épisode de plus dans la chronique de l’effondrement.

La Rédaction