
L’escalade de la violence des gangs en dehors de Port-au-Prince depuis octobre 2024 a fait plus de 1 000 morts et contraint des centaines de milliers de personnes à fuir leurs foyers. Ces actes, concentrés dans le Bas Artibonite, le Centre, Ganthier et Fonds Parisien, menacent désormais toute la sous-région des Caraïbes, selon un rapport de l’ONU.
Entre octobre 2024 et juin 2025, au moins 1 018 personnes ont été tuées, 213 blessées et 620 enlevées dans ces zones, où les groupes criminels rivalisent avec les forces de sécurité et des milices d’autodéfense. L’ONU alerte sur un risque de contagion régionale du trafic d’armes et d’êtres humains facilité par cette instabilité.
Dans son bilan national, le rapport indique qu’en neuf mois — d’octobre 2024 à juin 2025 — le nombre total d’assassinats en Haïti s’élève à 4 864, dont 3 141 rien que pour le premier semestre 2025.
Ce constat souligne que la violence ne se limite plus aux périphéries de Port-au-Prince, mais affecte l’ensemble du territoire de manière alarmante.
« En dehors de la capitale, l’effondrement des institutions laisse place à une violence qui traverse les frontières. Ce n’est plus uniquement une crise haïtienne », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire aux droits de l’homme. Il appelle à une réponse coordonnée pour éviter une dérive régionale.
Les autorités haïtiennes, avec l’appui de la mission MMAS, ont tenté de freiner l’avancée des gangs en déployant des brigades spécialisées. Toutefois, faute de moyens et d’une structure judiciaire solide, la reconquête des territoires reste inaccessible, laissant les civils exposés.
Le rapport signale également une montée des abus commis par les groupes d’autodéfense et des cas de représailles par les forces de sécurité. Selon le BINUH, ces violations sapent davantage la confiance des citoyens envers les institutions.
La Rédaction