Pour vous permettre de comprendre le système électoral américain au jour J de la présidentielle américaine de 2024 opposant la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump, la rédaction de Echo Haïti News vous présente un résumé du système électoral complexe des États-Unis d’Amérique.
Ce mardi 5 novembre 2024, les Américains voteront pour élire leur président. L’élection, qui met en compétition le candidat républicain Donald Trump et la vice-présidente démocrate Kamala Harris, repose sur un système électoral unique : ce n’est pas le vote populaire qui désigne directement le président, mais un processus indirect impliquant les grands électeurs du collège électoral. Ce scrutin entaché de particularités et de complexités peut en effet conduire à des résultats surprenants.
Le collège électoral : un système de vote indirect
Chaque État américain se voit attribuer un nombre de grands électeurs proportionnel à sa population, pour un total de 538 grands électeurs. Pour être élu président, un candidat doit obtenir au moins 270 grands électeurs. Contrairement à d’autres systèmes, les citoyens votent pour des candidats dans leur État, mais ce sont les grands électeurs, choisis en fonction des résultats de chaque État, qui voteront officiellement pour le président.
La plupart des États appliquent un système de « winner-takes-all » (le vainqueur remporte tout), où le candidat ayant le plus de voix dans un État gagne tous les grands électeurs de celui-ci. Par exemple, en Floride, un candidat recevant 50,1 % des voix populaires obtient tous les 29 grands électeurs. Ce système avantage donc les candidats capables de s’imposer dans des États clés.
Pourquoi le vote populaire n’est-il pas suffisant ?
Aux États-Unis, le vote populaire — le total des voix au niveau national — ne détermine pas directement le président. En 2000, par exemple, Al Gore avait remporté le vote populaire avec environ 500 000 voix d’avance, mais George W. Bush avait gagné l’élection en obtenant la majorité des grands électeurs. En 2016, Hillary Clinton avait également remporté le vote populaire, mais Donald Trump était devenu président grâce à sa victoire dans plusieurs États clés.
L’importance des États pivots
Les « swing states » ou États pivots jouent un rôle déterminant, car les résultats y sont souvent imprévisibles et peuvent influencer le résultat final. En 2024, les États les plus surveillés sont la Floride, le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Ces États, où les votes sont fréquemment serrés, sont ceux où les candidats concentrent le plus leurs efforts de campagne.
Un système contesté
Le collège électoral suscite régulièrement des critiques. Certains considèrent qu’il donne un poids excessif aux États moins peuplés et qu’il ne reflète pas toujours fidèlement la volonté populaire. Un candidat peut en effet perdre le vote populaire mais remporter la présidence s’il gagne dans des États clés. Cette situation alimente le débat sur la légitimité de ce système, qui peut conduire à l’élection d’un président sans le soutien de la majorité des votants.
Institué par la Constitution de 1787, le collège électoral était initialement conçu comme un compromis entre un vote direct des citoyens et une élection par le Congrès. De nombreuses propositions d’amendement visant à réformer ou abolir ce système ont été soumises au Congrès, mais aucune n’a abouti.
Ce qui compte vraiment le 5 novembre
Pour Donald Trump, 78 ans, et Kamala Harris, 60 ans, le véritable enjeu n’est pas le nombre total de voix populaires, mais de remporter suffisamment de grands électeurs, notamment en gagnant dans les États pivots. En 2024, le système du collège électoral pourrait une nouvelle fois créer un écart entre le vote populaire et le résultat final. Ainsi, les « swing states » seront décisifs pour déterminer l’issue de cette élection.
Après l’élection, les grands électeurs se réuniront dans leurs États mi-décembre pour voter formellement. Le 6 janvier 2025, le Congrès comptera les voix et proclamera officiellement le président élu. Toutefois, le résultat de l’élection sera sans doute connu dès ce soir du 5 novembre ou peu après.