Entre justification budgétaire et échec sécuritaire : Rameau Normil n’apporte aucun répit à la violence des gangs

Revenu à la tête de la Police Nationale d’Haïti (PNH) sous l’égide du Conseil présidentiel de transition, Rameau Normil se retrouve une nouvelle fois au centre des critiques, comme lors de son premier mandat sous Jovenel Moïse. Loin de restaurer l’ordre, plusieurs zones stratégiques du pays sont aujourd’hui passées sous le contrôle de gangs, alors que la PNH tente de justifier ses échecs par des contraintes financières.

Nommé une première fois en 2019, Rameau Normil n’avait pas pu empêcher l’expansion des groupes criminels. Aujourd’hui encore, la situation se répète. Selon une note de la PNH, un budget de 272 323 800 gourdes avait été proposé au Ministère de l’Économie et des Finances (MEF), mais seulement 177 130 000 gourdes — soit environ 65 % — ont été débloquées à la date du 18 juillet 2025, insuffisants pour contenir l’insécurité croissante.

Plusieurs communes sont affectées par ce sous-financement. Kenscoff n’a reçu que 45 millions sur les 62,68 millions demandés. Torcel et Pernier : 15 millions sur 20,61 millions. À Gressier : 40 millions contre 59,18 millions sollicités. Dans l’Artibonite, où quatre policiers ont récemment été tués, 35 millions ont été alloués sur les 49,1 millions demandés. Mirebalais et la Baie de Port-au-Prince sont également sous-dotées.

Le document révèle aussi qu’aucun décaissement n’a été effectué depuis quatre mois, plongeant la PNH dans un cycle d’endettement préoccupant. Contrairement aux rumeurs de mauvaise gestion, la Direction Générale affirme qu’aucun chèque n’a encore été émis et que les fonds alloués restent en attente de versement.

Les ressources attendues devraient servir à des postes essentiels comme le carburant, les per diem, la restauration des troupes, les réparations de véhicules et les besoins logistiques. L’insuffisance de ces moyens handicape lourdement les capacités opérationnelles des unités déployées sur le terrain.

Malgré cette situation, la Direction Générale de la PNH réaffirme son engagement envers la transparence et appelle la population à collaborer dans la lutte contre l’insécurité. Toutefois, les critiques envers Rameau Normil s’intensifient : pour la deuxième fois, son passage à la tête de la PNH est sur le point d’être marqué par une perte de contrôle sécuritaire sur une grande partie du territoire national.

La Rédaction