
Alors que l’insécurité continue de dominer l’actualité haïtienne, le deuxième trimestre de l’année 2025 a été marqué par une escalade dramatique de la violence. Selon les dernières données du BINUH, 1 520 personnes ont été tuées et 609 blessées entre avril et juin, en majorité dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, mais aussi dans les régions jusque-là moins exposées comme le Centre et le Bas-Artibonite.
Le constat dressé par Ulrika Richardson est sans équivoque : les violations des droits humains se multiplient à un rythme inquiétant. En plus des homicides, le rapport fait état de 185 enlèvements, de cas d’esclavage sexuel et d’exploitation d’enfants.
Les gangs utilisent ces méthodes brutales pour asseoir leur contrôle sur des populations abandonnées à elles-mêmes.
Les groupes d’autodéfense, notamment les partisans du mouvement « Bwa Kalé », ont également contribué à la montée de la violence. 12 % des morts et blessés sont imputés à des actions punitives contre des personnes soupçonnées de lien avec les gangs. Ce climat de suspicion et de justice populaire renforce l’instabilité dans les quartiers les plus vulnérables.
Les forces de sécurité ont intensifié leurs interventions, souvent à l’aide de drones explosifs, mais ces opérations ont causé des dégâts collatéraux importants.
Au moins 15 % des victimes sont des civils non liés aux gangs, tués dans leurs maisons ou dans la rue. En parallèle, des accusations visent certains policiers et autorités judiciaires dans plus de 70 exécutions extrajudiciaires.
Le rapport exhorte les autorités à renforcer l’appareil judiciaire, notamment via la création de pôles spécialisés, et à restaurer la confiance de la population. Il appelle également la communauté internationale à soutenir un déploiement rapide de la mission de sécurité et à freiner le flot d’armes illégales qui alimente le chaos.
La Rédaction