L’insécurité croissante dans les communes de Cabaret et de l’Arcahaie, en Haïti, entraîne des conséquences alarmantes sur le système éducatif. Selon Étienne Louisseul France, directeur départemental de l’Ouest du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) intervenant dans la presse ce jeudi 7 novembre 2024, au moins 138 établissements scolaires sont actuellement fermés dans la commune de Cabaret, victimes des dernières attaques menées par des gangs armés. Ces actes de violence, menés par le groupe armé “Taliban” en coopération avec des membres du quartier de Village de Dieu, ont conduit à des actes de vandalisme et poussé les écoles à fermer leurs portes.
Des menaces directes sur l’éducation
Les gangs sévissant dans les communes de Cabaret et de l’Arcahaie affectent directement l’éducation des enfants, les forçant à abandonner leur scolarité. En plus des 138 établissements fermés à Cabaret, plus de 220 écoles seraient menacées dans la commune de l’Arcahaie. Dans un bilan des 30 premiers jours de l’année scolaire, M. Étienne Louisseul France a exprimé son inquiétude pour l’avenir de ces établissements et a déploré l’absence de solution sécuritaire à court terme.
Une situation intenable pour les familles et les enseignants
L’impact de cette insécurité s’étend bien au-delà des salles de classe. M. Étienne Louisel France rapporte que de nombreuses familles, enseignants et responsables d’écoles ont fui ces zones, craignant pour leur sécurité. Cette situation rend difficile le retour à un environnement d’apprentissage normal. Bien que les autorités espèrent une reprise des cours, la dégradation du climat sécuritaire rend cette perspective incertaine.
Port-au-Prince : Des écoles relocalisées
En revanche, le MENFP signale que dans la capitale, Port-au-Prince, la plupart des établissements publics continuent de fonctionner, malgré les difficultés. Parmi les 49 écoles publiques de la capitale, 48 assurent leurs cours normalement. Certaines écoles du centre-ville, ayant été vandalisées ou utilisées temporairement comme abris pour les déplacés, ont été relocalisées dans d’autres zones de la capitale. Toutefois, des pourparlers sont encore en cours pour le lycée Toussaint Louverture, où les négociations devraient être conclues sous peu.
Les établissements relocalisés ont reçu le soutien du Fonds national de l’Éducation (FNE), avec des bancs et du matériel scolaire supplémentaire pour permettre aux élèves de poursuivre leurs études.
La situation de l’éducation dans les zones touchées par l’insécurité en Haïti reflète les défis auxquels fait face le pays pour protéger les enfants et les jeunes, ainsi que les infrastructures éducatives, des violences qui gangrènent de nombreuses régions. Si des mesures urgentes ne sont pas prises, l’accès à l’éducation pour des milliers d’enfants risque d’être durablement compromis. Les autorités et les organisations de soutien sont interpellées pour rétablir la sécurité et permettre la reprise des cours dans des conditions sûres et propices à l’apprentissage.