Le mercredi 6 novembre 2024, la région de Savien, située dans le département de l’Artibonite en Haïti, a été le théâtre d’attaques violentes perpétrées par des bandits armés. Selon les informations rapportées par Pétrus Lérice, porte-parole de l’Association des Propriétaires et Chauffeurs d’Haïti (APCH), via son compte X, un camion a été incendié tandis qu’un autre a été détourné. Le chauffeur du second camion a été enlevé, et les ravisseurs exigent une rançon conséquente pour sa libération.
Les deux camions attaqués appartiennent à la compagnie Syntransbel, une entreprise de transport spécialisée dans la distribution de marchandises à travers le pays. Lors de l’incident, les véhicules étaient chargés de marchandises diverses, dont la valeur reste pour l’instant inconnue. D’après les déclarations de Pétrus Lérice, l’un des camions a été incendié sur place, causant la perte totale des marchandises qu’il transportait.
L’autre camion, quant à lui, a été détourné par les assaillants, qui ont également enlevé le chauffeur. Une demande de rançon a été formulée par les ravisseurs, bien que le montant exact n’ait pas encore été communiqué.
Les membres de l’APCH expriment une vive inquiétude face à la recrudescence de l’insécurité qui sévit dans la région.
Le syndicat dénonce une situation alarmante pour les transporteurs
Ces attaques illustrent la recrudescence des actes de banditisme qui frappent les transporteurs en Haïti, notamment dans des zones telles que l’Artibonite, où des groupes armés imposent de plus en plus leur loi. Les transporteurs, qui jouent un rôle clé dans l’approvisionnement des différentes régions du pays, se disent victimes d’intimidations et d’attaques fréquentes, rendant leurs activités de plus en plus risquées.
Pétrus Lérice, porte-parole de l’APCH, a profité de l’occasion pour appeler à une intervention rapide des autorités afin d’assurer la sécurité des chauffeurs et de leurs marchandises. Il a également exhorté le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour rétablir l’ordre et garantir la libre circulation des biens sur les routes nationales, particulièrement dans les zones à haut risque.
Des impacts économiques préoccupants
Les incidents de ce type ont des répercussions directes sur l’économie haïtienne, déjà fragile. Les attaques répétées contre les camions de transport menacent non seulement la sécurité des chauffeurs, mais aussi l’approvisionnement des marchés en produits essentiels. Cette situation pourrait entraîner une augmentation des coûts des denrées alimentaires et d’autres biens de première nécessité, en raison des risques encourus par les transporteurs qui doivent opérer dans ces conditions risquées et dangereuses.
En Haïti, la situation va de mal en pis malgré l’installation du gouvernement de transition et le conseil présidentiel de transition.Les Nations-Unies ont recensés plus de 1.220 personnes tuées pour le dernier trimestre en Haïti, et 522 autres blessées dans les vagues de violence orchestrées par les gangs armés, de juillet à septembre 2024, notamment à Port-au-Prince et l’Artibonite.
De surcroît, au moins 170 personnes ont été enlevées et libérées contre le paiement de rançon. Les données l’ONU mettent aussi en évidence la persistance d’allégations d’exécutions sommaires et une crise sécuritaire effrénée qui paralyse quotidiennement le bon fonctionnement des activités non seulement à Port-au-Prince mais aussi dans plusieurs villes de province.