Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé présente les priorités d’Haïti devant le Groupe des pays amis à l’OEA

Le Premier ministre haïtien, Alix Didier Fils-Aimé, s’est adressé mercredi au Groupe des pays amis d’Haïti lors d’une réunion convoquée par le Secrétaire général de l’OEA, Albert Ramdin. Dans son intervention, il a salué l’élaboration du document intitulé « Vers une feuille de route dirigée par Haïti pour la stabilité et la paix avec un soutien régional et international », soulignant qu’il constitue une base réaliste pour guider la transition.

Le chef du gouvernement a rappelé que cette feuille de route repose sur des piliers stratégiques en accord avec les priorités de la transition : la restauration de la sécurité, l’organisation d’élections crédibles, la réforme de la gouvernance et la relance économique. Selon lui, la sécurité demeure l’urgence absolue et la condition de tout progrès durable.

Sur ce point, le Premier ministre a précisé que les autorités entendent reprendre le contrôle du centre administratif, rouvrir les axes routiers stratégiques vers le nord et le sud, et moderniser les deux principales forces de sécurité nationales, la Police nationale d’Haïti (PNH) et les Forces armées d’Haïti (FAD’H). Il a plaidé pour une levée ciblée de l’embargo sur les armes, afin de permettre aux forces nationales de se doter d’équipements adaptés.

Le chef du gouvernement a également insisté sur la nécessité de renforcer la Mission multinationale de soutien à la sécurité et de transformer son mandat pour en faire une force plus robuste. Il a appelé les partenaires régionaux et internationaux à coopérer davantage dans la lutte contre le trafic d’armes, en renforçant le contrôle des frontières, des ports et des aéroports.

Abordant la dimension politique, Alix Didier Fils-Aimé a souligné l’importance du consensus et du dialogue, conformément à l’Accord du 3 avril 2024. Il a rappelé l’engagement du Conseil présidentiel de transition à ouvrir la concertation avec la classe politique et la société civile pour promouvoir la bonne gouvernance, lutter contre la corruption et mettre fin à l’impunité.

Concernant le processus électoral, il a mis en avant les avancées déjà réalisées par le Conseil électoral provisoire : disponibilité de 85 % des centres de vote, recrutement de 70 % du personnel électoral et sécurisation d’un financement national de 65 millions de dollars. Toutefois, il a lancé un appel clair à la communauté internationale pour un appui technique, financier et logistique, en particulier pour moderniser l’Office national d’identification.

Le Premier ministre a attiré l’attention sur la crise humanitaire et économique. Face à l’insécurité alimentaire, à la malnutrition et aux difficultés d’accès aux services sociaux de base, il a plaidé pour un soutien humanitaire accru, mais surtout pour des solutions durables favorisant la relance économique, l’agriculture et les PME.

Il a proposé la mise en place d’un comité mixte avec l’OEA pour finaliser la feuille de route, afin qu’elle devienne un outil efficace de stabilité et de développement durable au bénéfice des 12 millions d’Haïtiens.

La Rédaction