La capitale haïtienne, Port-au-Prince, s’est réveillée dans une atmosphère d’incertitude ce lundi 11 novembre, alors que la situation politique déjà fragile connaît un nouveau bouleversement. La révocation soudaine de Garry Conille, jusqu’alors Premier ministre, a exacerbé les tensions. Sa destitution, suivie de l’annonce de la nomination et l’installation imminente d’Alix Didier Fils-Aimé à la tête du gouvernement, a déclenché une onde de choc dans la population.
Un climat de peur et de panique
L’annonce de ce changement politique a engendré une grande inquiétude dans les rues de Port-au-Prince. La ville, déjà marquée par une insécurité galopante, a vu la situation se détériorer davantage. Les habitants, préoccupés par le climat imprévisible, ont adopté une attitude prudente. En effet, les récentes déclarations incendiaires de figures de gangs influents, comme Jimmy Chérisier alias “Barbecue”, Jeff de Canaan, et Lanmò San Jou de Croix-des-Bouquets, ont semé la terreur.
Ces chefs de gangs, connus pour leur contrôle sur certains quartiers de la capitale, ont fait monter la pression avec des menaces voilées de violences. Leurs discours, teintés de provocation, laissent craindre une escalade des affrontements armés incessamment . La population livrée à elle-même, redoute une flambée de violence qui pourrait paralyser davantage la vie quotidienne.
Paralysie des activités et mesures de précaution
Face à cette montée en tension, des établissements scolaires ont choisi de suspendre leurs activités. De nombreux parents préfèrent garder leurs enfants à la maison, craignant pour leur sécurité. Les rues habituellement animées de Port-au-Prince étaient anormalement calmes en ce début de semaine, les commerces ayant tiré leurs rideaux et les transports publics étant en partie paralysés.
De plus, les ambassades étrangères, soucieuses de la sécurité de leurs employés, ont décrété un jour chômé ce lundi matin. Ces mesures illustrent la gravité de la situation actuelle, marquée par une atmosphère de peur et d’incertitude.
Un avenir politique incertain
La révocation de Garry Conille soulève de nombreuses questions sur la stabilité politique d’Haïti. Son remplacement par Alix Didier Fils-Aimé intervient à un moment critique, alors que le pays est en proie à une crise socio-économique et sécuritaire sans précédent. Si certains espèrent que ce changement pourra apporter une nouvelle dynamique au gouvernement, d’autres craignent qu’il n’aggrave la situation déjà précaire.
Les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir politique d’Haïti. Les citoyens attendent avec anxiété les premières mesures du nouveau gouvernement une fois installé face aux défis pressants que sont l’insécurité, la corruption et la crise économique. Une question demeure : Alix Didier Fils-Aimé pourra-t-il relever le défi de ramener la stabilité dans un pays au bord du chaos ?
La destitution de Garry Conille et l’installation imminente d’Alix Didier Fils-Aimé viennent ajouter une couche d’incertitude à un contexte déjà explosif en Haïti. La population, prise en étau entre les tensions politiques et la menace des gangs, retient son souffle. Dans cette situation, la prudence semble être le maître mot, alors que le pays se prépare à faire face à de nouvelles turbulences.