
Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a publié, le 15 septembre 2025, un rapport détaillant les risques liés aux invitations au retour adressées par des chefs de gangs aux populations déplacées. L’organisation rappelle que ces promesses de sécurité, souvent présentées comme des accords de paix, ont presque toujours conduit à de nouveaux épisodes de violence.
Le document cite notamment l’appel lancé le 22 août 2025 par Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », à l’intention des habitants de Delmas 30, Nazon et Solino. Selon le RNDDH, ces déclarations s’inscrivent dans une longue série de manœuvres visant à convaincre les victimes de regagner des quartiers déjà ravagés par les attaques armées. Depuis 2019, dix-neuf appels similaires ont été recensés.
Le rapport rappelle que le Conseil de sécurité des Nations unies a déjà sanctionné plusieurs chefs de gangs, dont Chérizier, Johnson André alias « Izo », et Vitelhomme Innocent. En juillet 2025, la coalition Viv Ansanm, composée notamment des groupes G-9 an Fanmi e Alye et G-Pèp, a elle aussi été inscrite sur la liste de sanctions.
Malgré ces mesures internationales, les appels au retour se poursuivent. Le RNDDH souligne que chaque trêve annoncée — de Martissant en 2021 à Carrefour-Feuilles en 2023 — a été suivie de nouvelles attaques, parfois meurtrières. Les accords de paix présentés par les gangs ne durent, selon l’organisation, que quelques jours ou quelques semaines avant la reprise des violences.
Le rapport pointe également l’inaction des autorités haïtiennes face à ces invitations. Ni le gouvernement ni le Conseil Présidentiel de Transition n’ont mis en garde la population après la dernière déclaration de Chérizier.
Le RNDDH note que de nombreuses familles, poussées par les conditions précaires dans les sites d’accueil, ont regagné leurs quartiers pour découvrir des maisons incendiées ou pillées. L’organisation insiste sur le fait que la sécurité ne peut reposer sur des ententes avec les gangs, mais sur le démantèlement des groupes armés et la poursuite de leurs responsables.
L’organisation demande l’arrestation et le jugement des chefs de gangs, ainsi que la protection des survivants. Elle exhorte la population à la vigilance, rappelant que les promesses des groupes armés n’ont jamais garanti la paix.
La Rédaction