
La prolifération d’armes à feu en Haïti atteint des niveaux alarmants. Selon les données présentées par le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, entre 270 000 et 500 000 armes circuleraient illégalement dans le pays, majoritairement entre les mains de gangs.
Cette surabondance d’armes alimente une violence généralisée qui a déjà coûté la vie à plus de 16 000 personnes depuis janvier 2022. Les gangs armés imposent leur loi dans les rues, aux points de contrôle illégaux, et multiplient les actes de terreur contre les civils.
Les armes ne servent pas seulement à tuer : elles sont devenues des instruments de domination territoriale. Elles facilitent les enlèvements, les extorsions, les détournements de convois humanitaires, et les attaques contre les écoles, hôpitaux et bâtiments publics.
Face à cette militarisation du chaos, le Haut-Commissaire appelle tous les États à appliquer rigoureusement l’embargo sur les armes décrété par le Conseil de sécurité. Il insiste sur l’importance du contrôle aux frontières pour freiner le trafic illicite qui alimente les groupes armés.
La situation est d’autant plus préoccupante que les forces de sécurité haïtiennes sont elles-mêmes accusées d’abus. Depuis mars 2025, l’usage de drones explosifs dans les opérations anti-gangs aurait causé la mort de plus de 500 personnes, dont plusieurs enfants, dans des frappes jugées souvent illégales au regard du droit international.
Volker Türk exhorte la communauté internationale à soutenir la Force de répression des gangs, tout en garantissant le respect des droits humains. Sans une action coordonnée et rigoureuse, la circulation incontrôlée des armes continuera de nourrir l’effondrement de l’État de droit en Haïti.
La Rédaction
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