
Médecins Sans Frontières (MSF) rapporte une hausse inquiétante du nombre de victimes civiles à Port-au-Prince, liées aux affrontements entre gangs armés et forces de l’ordre. Entre janvier et juin 2025, 13 300 patients ont été admis aux urgences et 2 267 survivantes de violences sexuelles ont reçu des soins, dont 26 % étaient mineures.
Le manque d’accès aux soins devient critique : 60 à 80 % des établissements de santé de la capitale sont fermés ou hors service. Près de deux Haïtiens sur cinq ont un besoin urgent de soins médicaux, reflétant l’ampleur de la crise sanitaire.
Le 20 septembre, une attaque de drone à Cité Soleil a fait 17 blessés : cinq sont décédés, dont trois enfants et deux femmes. Ces incidents mettent en évidence la vulnérabilité des civils, même à proximité des structures médicales.
Dans les quartiers contrôlés par des gangs, 18 % des patients évitent les transports pour se rendre dans les centres de santé, craignant d’être pris pour cible. Cette restriction accentue l’exclusion sanitaire, tandis que l’Hôpital universitaire de la Paix reste le seul grand hôpital public encore actif, constamment surchargé.
Les interventions chirurgicales augmentent : l’hôpital de traumatologie de MSF à Tabarre a élargi sa capacité d’accueil de 50 %. Sur l’ensemble des cas de traumatismes, 26 % sont liés aux violences, soulignant le lien direct entre insécurité et besoins médicaux.
MSF insiste sur la protection des civils et des structures médicales, et continue de collaborer avec le ministère de la Santé publique. La situation, qualifiée de « crise dans la crise », exige des réponses urgentes pour éviter un effondrement total de l’accès aux soins.
La Rédaction
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