L’ex Protecteur du Citoyen, Renan Hédouville, dont le mandat de sept ans est arrivé à son terme, s’insurge contre la décision du Conseil présidentiel de le remplacer. En effet, un arrêté présidentiel a récemment nommé le juge Jean Wilner Morin à la tête de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC), une décision que M. Hédouville a qualifiée de « scélérate ». En conférence de presse ce jeudi 13 novembre 2024, l’ancien titulaire de l’OPC estime que cette décision met en question la liberté de l’institution chargée de promouvoir et assurer la promotion des droits humains fondamentaux.
Renan Hédouville, visiblement attaché à son poste, a publiquement critiqué cette nomination, s’en prenant même à son successeur. Cette réaction reflète un profond désaccord avec le Conseil présidentiel, qu’il accuse de n’avoir pas respecté les procédures légales en vigueur pour opérer une nomination à la tête de l’institution.
Cependant, la contestation de M. Hédouville intervient dans un contexte où de nombreuses voix s’élevaient déjà contre sa gestion de l’OPC. Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme du pays avaient, en effet, adressé une lettre au Conseil présidentiel pour dénoncer ce qu’elles qualifient de « gestion catastrophique » de l’ancien protecteur. Ces associations reprochent notamment à Renan Hédouville d’avoir favorisé des membres de sa famille en les plaçant à des postes clés au sein de l’OPC, compromettant ainsi l’intégrité de l’institution.
Le passage de M. Hédouville à la tête de l’OPC laisse donc un bilan controversé, partagé entre des accusations de népotisme et un refus catégorique de céder sa place à son successeur. Le nouveau Protecteur du Citoyen, Jean Wilner Morin, devra désormais relever le défi de restaurer la crédibilité de l’OPC et de renouer la confiance avec les organisations de la société civile, tout en affirmant son indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques.
Cette transition houleuse à l’OPC soulève des questions cruciales sur la gouvernance des institutions publiques en Haïti, notamment en ce qui concerne la transparence et la responsabilité des dirigeants nommés à des postes surtout liés à la protection des droits humains.