
Trois ans après l’assassinat d’Éric Jean Baptiste, ce mardi 22 octobre 2025, aucune réponse judiciaire n’a émergé. Le leader du RDNP tombait en 2022 sous les balles à Laboule 12, dans une zone disputée par des groupes armés. Depuis, le dossier reste ouvert, mais sans avancée formelle, sans inculpation, sans juge désigné.
Au-delà des chiffres et des procédures, c’est le silence des institutions qui retient l’attention. Le parquet avait réagi dès le lendemain ; la DCPJ avait été saisie ; des auditions ont eu lieu. Mais aucune juridiction d’instruction n’a été mobilisée, et aucune communication officielle n’a éclairé l’opinion sur les obstacles rencontrés.
Le parti RDNP, orphelin de son dirigeant, a maintenu la pression. À chaque commémoration, des appels à la justice sont lancés.
Ces appels se heurtent à une inertie persistante. Ni les autorités judiciaires ni les instances sécuritaires n’ont proposé de cadre d’action pour surmonter les blocages liés à l’insécurité.
L’affaire Jean Baptiste est devenue emblématique d’un système incapable de garantir l’accès à la justice dans les zones à risque. Elle interroge la capacité de l’État à protéger ses citoyens, à enquêter, à poursuivre.
Trois ans ont passé. Le dossier est toujours là, figé dans les tiroirs des autorités. Et avec lui, une question lancinante : combien d’affaires faudra-t-il pour que la justice reprenne sa voix ?
L’affaire de l’assassinat de Jean Baptiste, comme celles de l’ancien président Jovenel Moïse et de l’ancien bâtonnier de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval, reste un véritable défi pour la justice haïtienne, qui a rendez-vous avec l’histoire dans ces dossiers.
La Rédaction

Laisser un commentaire