
La Banque de la République d’Haïti publie, en octobre 2025, un rapport d’analyse consacré à la double circulation monétaire dans le pays. Ce document met en lumière les risques économiques et structurels liés à la coexistence de la gourde et du dollar américain dans les échanges quotidiens.
Selon la Banque centrale, la dollarisation est une conséquence directe des instabilités économiques prolongées. La faible confiance dans la monnaie nationale pousse de nombreux acteurs à privilégier la devise américaine, jugée plus stable et moins vulnérable aux chocs internes.
L’étude rappelle que cette situation trouve ses origines dans la fin de la parité fixe entre la gourde et le dollar en 1990. Cette décision a marqué le début d’un régime de change flexible qui, malgré ses avantages, a ouvert la voie à une dépendance croissante à la devise étrangère.
Depuis plus de trente ans, Haïti subit les effets cumulés de crises économiques, politiques et naturelles. Ces perturbations récurrentes ont accéléré la dépréciation de la gourde et limité la capacité du pays à stabiliser son système monétaire.
La BRH souligne que cette dollarisation fragilise l’efficacité de la politique monétaire nationale. Elle réduit l’impact des mesures économiques internes, affaiblit les revenus de l’État et rend la planification macroéconomique beaucoup plus complexe.
Pour freiner cette tendance, la Banque centrale mise sur des instruments réglementaires et une meilleure gestion monétaire.
Elle recommande le renforcement des marchés financiers locaux et une stratégie de confiance envers la gourde, inspirée d’expériences étrangères comme celles du Pérou ou du Vietnam.
La Rédaction

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