Le paysage humanitaire haïtien s’est profondément détérioré en 2025, marqué par une augmentation massive des déplacements internes. Selon les derniers relevés, 1,4 million de personnes vivent désormais loin de leur domicile, soit environ 12 % de la population.
L’expansion de l’insécurité hors de Port-au-Prince a fortement contribué à cette hausse. Dans le Centre et l’Artibonite, les violences ont provoqué le déplacement cumulé de plus de 321 000 personnes issues de localités autrefois stables.
Parallèlement, les régions du Grand Port-au-Prince concentrent près de 300 000 déplacés, dont une part importante survit sur des sites improvisés. Environ 219 000 personnes résident encore dans 275 sites, majoritairement situés dans la capitale.
La situation sanitaire s’est également dégradée, avec la réapparition du choléra à Pétion-Ville. Après plusieurs mois de répit, 2 852 cas suspects ont été recensés cette année, dont 48 décès confirmés.
La capacité des structures de santé reste gravement limitée. Seuls 11 % des établissements disposant de lits hospitaliers fonctionnent normalement, ce qui entrave la prise en charge rapide des malades.
Les enfants associés à des groupes armés continuent d’être pris en charge par les programmes de réinsertion. Entre janvier et novembre 2025, 189 enfants ont été démobilisés, portant à 400 le total depuis la mise en œuvre du protocole de janvier 2024.
L’insécurité alimentaire atteint des niveaux critiques. Plus de 5,7 millions de personnes rencontrent des difficultés d’accès à la nourriture, un chiffre qui pourrait grimper à 5,9 millions d’ici mars 2026 si les conditions actuelles persistent.
Pour répondre à ces besoins, les agences humanitaires intensifient leurs efforts, malgré un financement largement insuffisant. L’appel de fonds 2025 pour les actions en faveur des enfants n’a été couvert qu’à 16 %, avec seulement 42,2 millions de dollars disponibles sur les 272 millions requis.
La Rédaction
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