Face à la montée de la violence en Haïti, Pierre Espérance, Directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), lance un appel pressant à une collaboration étroite entre la Police Nationale d’Haïti (PNH) et la population pour freiner les activités des gangs armés, notamment la coalition criminelle « Viv Ansanm ». Dans une vidéo devenue virale ce mardi 19 novembre 2024, le numéro 1 de RNDDH a invite la population et la police à traquer les gangs jusqu’à leur dernier retranchement.
Depuis le 11 novembre 2024, ces groupes terrorisent plusieurs quartiers stratégiques de Port-au-Prince, lançant une série d’attaques meurtrières. Dans un message adressé à la presse ce mardi, M. Espérance a salué les efforts conjoints des forces de l’ordre et de la population, efforts qui, selon lui, ont permis de neutraliser au moins 45 bandits en une seule journée, ce 19 novembre. Ce bilan contraste légèrement avec les chiffres de la PNH, qui fait état d’environ 30 criminels présumés abattus dans des zones comme Pétion-Ville, Bourdon, Canapé-Vert, Delmas et Poste-Marchand.
Un appel à la désobéissance des jeunes criminels
Qualifiant « Viv Ansanm » de groupe terroriste, Pierre Espérance a lancé un appel inédit aux jeunes recrutés par ces organisations criminelles. Il les exhorte à se révolter contre leurs chefs et à les livrer aux autorités :
« Nous demandons aux jeunes filles et jeunes garçons armés par les chefs terroristes de se soulever contre leurs maîtres, procéder à leur arrestation puis les remettre aux forces de sécurité publique. »
Ce plaidoyer vise à désamorcer la violence en encourageant les membres des gangs à abandonner leur rôle d’exécutants pour devenir des acteurs du changement.
Mobilisation populaire : « Bwa Kale »
S’inspirant du mouvement « Bwa Kale » initié en avril 2023 à Canapé-Vert, qui avait permis à la population de neutraliser plusieurs membres de gangs, Pierre Espérance encourage la mise en place de brigades de vigilance communautaires. Ces brigades seraient chargées de protéger les quartiers, de signaler toute activité suspecte et d’arrêter les individus porteurs d’armes illégales pour les remettre à la police.
« La sécurité de nos quartiers est entre nos mains. Une population unie avec des forces de l’ordre déterminées peut venir à bout de la terreur des gangs », a-t-il déclaré.
En appelant la police et la population à ne pas céder à d’éventuels ordres politiques visant à freiner la lutte contre les gangs, M. Espérance mise sur une synergie entre citoyens et forces de sécurité pour contrer durablement l’insécurité. Il rappelle que cette collaboration est la clé pour restaurer un climat de paix en Haïti et redonner espoir à une population plongée dans la peur depuis trop longtemps.
Dans un contexte où la violence des gangs menace de déstabiliser davantage le pays, cet appel à une mobilisation collective pourrait représenter une lueur d’espoir pour Haïti.