Le KNP réclame la fin du CPT, mais ne critique pas les pressions étrangères sur Haïti

Le groupe Kasasyon Nou Prale a diffusé, le 26 novembre, une note dans laquelle il appelle à la dissolution immédiate du Conseil présidentiel de transition. Ce positionnement intervient dans un climat de crispation politique, marqué par des sanctions internationales, des échanges diplomatiques controversés et une série de déclarations contradictoires entre les principaux responsables de l’État.

Au cœur de cette prise de position, le KNP cite la sanction imposée à Fritz Alphonse Jean comme un signal d’alarme. Pour le groupe, cette mesure traduit une perte de confiance dans les institutions haïtiennes. Pourtant, aucun mot n’est consacré aux acteurs étrangers à l’origine de cette sanction, ni aux menaces explicites formulées par les États-Unis et le Canada à l’encontre du conseiller s’il poursuit la procédure de révocation du Premier ministre.

Le document du KNP s’appuie sur des publications médiatiques et des contenus numériques pour étayer son jugement sur l’état du CPT. Il évoque une gouvernance défaillante, une absence de cohérence et une incapacité à maintenir l’autorité de l’État. Les échanges entre Fritz Jean et des diplomates étrangers sont mentionnés comme des éléments révélateurs, mais là encore, aucune critique n’est formulée sur la nature ou la légitimité de ces interventions extérieures.

Le groupe insiste sur le fait que les tensions internes — entre le Premier ministre et les membres du Conseil — ont atteint un seuil critique. Il décrit une scène politique fragmentée, où les accusations circulent sans qu’aucune solution ne semble émerger. Face à ce constat, le KNP propose une sortie : confier la transition à un juge issu de la Cour de cassation.

Ce choix, présenté comme une garantie de neutralité et de crédibilité, est censé permettre la relance du processus électoral. Mais en évitant toute prise de position sur la souveraineté nationale et en passant sous silence les pressions diplomatiques qui pèsent sur les acteurs haïtiens, le KNP laisse planer une ambiguïté sur les fondements de sa démarche.

La note se termine sur un appel à l’action rapide, affirmant que seule une rupture nette avec le CPT peut restaurer la stabilité. Une conclusion qui contraste avec le silence maintenu sur les influences extérieures, pourtant centrales dans la crise actuelle.

La Rédaction

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