La Russie et la Chine semblent disposées à soutenir la transformation de la Mission Multinationale de Sécurité en Haïti (MSSM) en une mission de maintien de la paix sous l’égide de l’ONU. Cette évolution marque un tournant majeur dans les discussions diplomatiques entourant la crise sécuritaire en Haïti.
Ce mercredi 20 novembre 2024, les deux puissances ont convoqué une réunion au Conseil de sécurité des Nations Unies pour débattre de la proposition, portée par les États-Unis et l’Équateur. Cette initiative vise à répondre à la montée en flèche de l’insécurité à Port-au-Prince et à garantir une intervention internationale mieux structurée.
Des facteurs décisifs
Selon un diplomate haïtien accrédité à l’ONU, plusieurs éléments ont influencé ce changement de posture de Moscou et de Pékin. Parmi eux, les récents incidents impliquant des avions de compagnies américaines touchés par des projectiles en Haïti. Ces événements ont mis en lumière la gravité de la situation sécuritaire dans le pays, attirant une attention accrue de la communauté internationale. Par ailleurs, la recrudescence des actes de violence dans la capitale haïtienne a renforcé l’urgence d’une réponse globale.
Une initiative controversée
La transformation de la MSSM en mission onusienne fait toutefois l’objet de débats. Si certains États membres du Conseil de sécurité considèrent qu’une mission de paix de l’ONU est la meilleure solution pour stabiliser le pays, d’autres restent sceptiques quant à son efficacité. La Russie et la Chine, jusqu’ici réticentes, avaient exprimé des préoccupations sur les précédentes interventions internationales en Haïti, critiquant leur manque d’efficacité à long terme.
Cependant, les pressions diplomatiques et les récents développements semblent avoir contribué à un rapprochement des positions. Cette possible levée de veto pourrait ouvrir la voie à un vote favorable dans les jours ou semaines à venir.
Reste à savoir si cette transformation de la MSSM, sous le cadre onusien, permettra de répondre efficacement aux défis multiples auxquels fait face Haïti.