Haïti – Corruption : l’ULCC met en évidence des incohérences dans les déclarations patrimoniales de Michel Martelly

L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) affirme avoir relevé d’importantes discordances dans les déclarations de patrimoine de Michel Martelly. À l’issue de l’analyse des documents transmis, l’institution recommande la mise en mouvement de l’action publique.

Selon le rapport publié le 8 décembre 2025, les enquêteurs disent avoir obtenu des relevés bancaires émanant de plusieurs institutions financières. Ces documents révèlent l’existence de comptes supplémentaires non mentionnés dans les déclarations officielles du couple Martelly.

Ensemble Contre la Corruption (ECC) avait sollicité l’ouverture d’une enquête sur les biens du couple présidentiel pour la période allant de 2011 à 2016. Cette demande a conduit l’ULCC à examiner en détail les déclarations d’entrée et de sortie de fonction.

Les enquêteurs affirment avoir recensé vingt comptes bancaires enregistrés au nom des époux Martelly ou de structures qui leur sont affiliées. Une carte de crédit figure également parmi les éléments non déclarés dans les formulaires initiaux.

Dans la déclaration d’entrée, douze comptes individuels et institutionnels étaient déjà actifs, mais n’apparaissaient pas dans les documents soumis. Plusieurs de ces comptes seraient liés à la campagne électorale ou à la Fondation Rose et Blanc.

L’ULCC précise ne pas avoir retrouvé certaines références bancaires mentionnées par l’ancien chef de l’État. Deux comptes déclarés à la Capital Bank ne figurent pas dans les relevés transmis par l’institution bancaire.

Dans la déclaration de sortie déposée en janvier 2018, Michel Martelly mentionne six comptes ainsi que deux dépôts à terme. Toutefois, le rapport indique que les banques ont confirmé l’existence de dix-sept comptes actifs et trois cartes de crédit associés au couple.

Les données bancaires présentées par l’ex-président ne concordent pas avec celles obtenues par l’ULCC. Des écarts sont également relevés dans la nature et la localisation des comptes déclarés.

S’agissant des revenus, Michel Martelly déclare un salaire présidentiel et environ 100,000 dollars issus de la location d’instruments musicaux. Son épouse mentionne soixante mille dollars provenant de ses activités commerciales.

Les montants familiaux consolidés, ultérieurement repris par l’ex-président, affichent toutefois des chiffres nettement supérieurs. L’ULCC fait état d’écarts significatifs, ainsi que d’omissions de revenus publics perçus durant le mandat, ce qui constituerait, selon l’analyse de l’institution, des irrégularités substantielles.

La Rédaction

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