La plateforme politique Résistance Démocratique (RED) traverse une crise profonde qui révèle une fois de plus les fractures internes et les intérêts divergents au sein de la classe politique haïtienne. Les principaux membres de RED ne parviennent plus à s’accorder, exposant une lutte intestine qui affaiblit davantage et met en lumière les bassesses avilissantes du paysage politique haïtien.
Une scission révélatrice
Deux factions distinctes s’opposent désormais au sein de RED. D’un côté, un groupe conduit par Renald Luberice semble vouloir se rapprocher du pouvoir en place, notamment du Conseil de Transition Provisoire (CPT) et du nouveau Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. De l’autre côté, une aile représentée par l’ancien ministre et parlementaire Jonas Coffy s’oppose fermement à cette orientation et revendique la représentation légitime de la plateforme. Cette division a conduit à l’exclusion mutuelle des deux figures politiques, mettant en lumière un profond désaccord sur la stratégie et les objectifs du mouvement.
Pour certains observateurs, cette fracture illustre une fois de plus une réalité troublante : la politique en Haïti semble davantage motivée par des intérêts personnels et des ambitions de pouvoir que par une véritable vision pour le développement de la nation.
Lavalas et PHTK : un duel sans pitié
Au-delà des tensions internes à RED, cette situation s’inscrit dans un affrontement plus large entre deux grands courants politiques : Lavalas et le Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK). Ces deux forces, farouchement opposées, continuent de s’affronter dans une lutte sans merci pour le contrôle des leviers de pouvoir. Pourtant, malgré leurs discours antagonistes, les résultats demeurent les mêmes : une instabilité chronique et un pays plongé dans une crise multidimensionnelle. Au final, le peuple paie toujours le prix fort, c’est du pareil au même.
Pour la population, ces rivalités politiques se traduisent par un quotidien marqué par l’insécurité, la pauvreté et l’absence de perspectives. Les querelles entre ces clans politiques n’ont fait qu’aggraver les souffrances d’un peuple qui attend désespérément un leadership visionnaire et responsable.
Une spirale de désillusion
Au final, cette crise au sein de RED n’est qu’un nouvel épisode d’une spirale politique où les intérêts personnels prennent le pas sur le bien commun. La division, les querelles internes et l’absence de consensus reflètent une culture politique où les manœuvres mesquines l’emportent sur la recherche de solutions concrètes pour relever les défis du pays.
Face à cette situation, une question demeure : qui, parmi ces acteurs politiques, est réellement engagé à servir l’intérêt supérieur de la nation ? Pour beaucoup, la réponse est incertaine. Une chose est sûre, toutefois : tant que ces querelles intestines persisteront, Haïti continuera de payer le prix fort, au détriment de son développement et de son avenir.