Le parti politique Les Engagés pour le Développement (EDE), dirigé par l’ancien Premier ministre Claude Joseph, a pris position face à la crise humanitaire provoquée par l’intensification des violences des gangs armés en Haïti, en particulier dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Lors d’une conférence de presse ce vendredi le parti a exprimé sa solidarité à l’endroit des victimes de l’insécurité galopante.
Lors d’une conférence de presse tenue le vendredi 29 novembre 2024, Marckenson Jean, secrétaire départemental adjoint de l’Ouest pour EDE, a exprimé la solidarité de sa formation politique envers les déplacés internes, forcés de vivre dans des conditions infrahumaines à cause de l’escalade de la violence. Cette rencontre, organisée en collaboration avec une trentaine de comités de camps de déplacés, visait à dénoncer l’inaction du gouvernement actuel et du Conseil présidentiel de transition face à cette situation critique.
Une crise humanitaire alarmante
Selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), plus de 40 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons en seulement dix jours, en raison de la recrudescence des violences dans des quartiers comme Solino et Nazon depuis la semaine du 11 novembre 2024. Actuellement, plus de 90 % des déplacés vivent dans 23 sites d’hébergement improvisés, dont 19 récemment créés pour répondre à l’urgence.
Ces familles déplacées, parfois plusieurs fois, affrontent des conditions de vie désastreuses. L’accès à l’eau potable, à la nourriture, aux soins médicaux et à un assainissement adéquat est pratiquement inexistant. Ces défis sont particulièrement accrus pour les personnes en situation de handicap, comme l’ont souligné Sadrac Geffrard et Pierre Richard Jeudy, représentants respectifs des camps de Bourdon et de Delmas 41.
Des appels à l’action
Les leaders des camps ont critiqué l’inaction des autorités étatiques face aux exactions des bandes criminelles. Ils réclament des mesures immédiates pour neutraliser les gangs et permettre aux familles déplacées de retourner dans leurs foyers en toute sécurité.
En saluant l’initiative du parti EDE, les représentants des camps ont dénoncé le manque de coordination et la façon parfois humiliante dont l’aide humanitaire est distribuée par certaines organisations internationales.
Un cri d’alarme politique
Pour le parti EDE, cette conférence de presse n’était pas seulement une manifestation de solidarité, mais également un plaidoyer en faveur d’une réponse politique et humanitaire appropriée. À travers cette plateforme, EDE invite les autorités à prendre des dispositions concrètes pour résoudre la crise sécuritaire et soulager les souffrances des déplacés internes.