Entre critique et incohérence, Fanmi Lavalas reconnaît l’échec cuisant du CPT qu’il dirige

Entre jugement de culpabilité et incohérence, Fanmi Lavalas reconnaît l’échec du CPT qu’il dirige. En effet, le 12 décembre 2024, le Parti Fanmi Lavalas a publié une note dénonçant l’échec de la transition politique en cours en Haïti, menée sous l’égide du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Dans cette déclaration, le parti critique vivement l’insécurité croissante, la corruption, et l’inefficacité du gouvernement transitoire, tout en appelant à davantage de justice, de transparence et d’inclusion. Cependant, cette posture critique soulève des interrogations majeures, étant donné le rôle prépondérant de Fanmi Lavalas au sein de cette même transition. Leslie Voltaire, président du Conseil Présidentiel de Transition, est justement le représentant de Fanmi Lavalas au sein de l’exécutif.

Lavalas encore une fois file dès que la pile s’empile et lava lassement ses mains encore souillèes. Alors qu’il est au commande du pouvoir politique, fait et défait comme bon lui semble, le parti Fanmi Lavalas a eu l’audace de critiquer l’échec du conseil présidentiel de transition notamment sous la présidence de son représentant Leslie Voltaire. Depuis quelques semaines, les choses vont de mal en pis.

Une incohérence flagrante

L’ironie de la déclaration de Fanmi Lavalas réside dans le fait que Leslie Voltaire, président du Conseil Présidentiel de Transition, est lui-même une figure de Fanmi Lavalas. Cette proximité pose une question fondamentale : comment un parti peut-il dénoncer un échec politique alors qu’il en est l’un des principaux architectes ? Cette position ambiguë risque de discréditer le message de Fanmi Lavalas, qui semble jouer sur deux tableaux : se dissocier des échecs tout en participant activement aux rouages du pouvoir transitoire.

D’autre part, l’implication d’Anthony Dessources, également membre de Fanmi Lavalas, dans la gestion de la transition – notamment comme nouveau ambassadeur désigné au Canada – renforce cette impression d’incohérence. Alors que Fanmi Lavalas critique la corruption et l’inefficacité, ses propres cadres bénéficient des privilèges et des postes de responsabilité au sein de ce système décrié.

Une stratégie politique ou une perte de crédibilité ?

Cette posture ambivalente soulève des questions sur les intentions réelles de Fanmi Lavalas. S’agit-il d’une stratégie politique visant à prendre de la distance avec une transition de plus en plus impopulaire ? Ou bien cette situation reflète-t-elle une incapacité à assumer ses responsabilités ? Dans un contexte où la population souffre de l’insécurité, de la pauvreté et de l’impunité, ces jeux politiques risquent de détourner encore davantage la confiance des citoyens.

Le slogan du parti, “Yon sèl nou fèb, Ansanm nou fò“, perd de sa résonance face à ces contradictions. Comment prêcher l’unité et la solidarité tout en participant à un système que l’on condamne publiquement ? Cette double posture pourrait laisser croire à une tentative de manipuler l’opinion publique tout en préservant des avantages politiques.

Le prix de l’incohérence

La gestion de la transition haïtienne est un test critique pour Fanmi Lavalas. En accusant la transition d’échec tout en occupant des postes stratégiques dans sa gouvernance, le parti se met en porte-à-faux avec sa base militante et l’ensemble de la population. À l’heure où le peuple haïtien réclame des actions concrètes pour sortir du chaos, cette stratégie risque de renforcer le sentiment de trahison et d’opportunisme parmi les dirigeants politiques.

Tout compte fait, pour regagner la confiance des citoyens, Fanmi Lavalas doit clarifier sa position. Soit le parti se retire complètement de la transition et adopte une posture critique cohérente, soit il assume pleinement ses responsabilités en contribuant à un véritable changement. Continuer à critiquer un processus dans lequel il joue un rôle clé ne fait que renforcer la méfiance et les divisions au sein de la société haïtienne. À un moment critique de l’histoire nationale, la cohérence et la responsabilité doivent primer sur les calculs politiques frappés d’incohérence et de non sens.

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