Robert “Bobby” Denis : Le maître du son s’est éteint, mais son empreinte demeure

Le mardi 14 octobre 2025, le monde musical haïtien a perdu l’un de ses artisans les plus discrets et les plus influents. Robert “Bobby” Denis, ingénieur du son, arrangeur et pionnier technique, est décédé, laissant derrière lui un héritage sonore inestimable.

Né en 1950, Bobby Denis a consacré sa vie à magnifier la musique haïtienne et antillaise. Dans les studios, il était reconnu pour son écoute intuitive et sa capacité à sublimer les intentions des artistes. Rara, compas, zouk, biguine — aucun genre ne lui échappait, tous étaient traités avec la même ferveur et la même précision.

Dans les années 1970, il s’est imposé comme un innovateur du zouk, ajustant ses pulsations et affinant ses textures. Sa contribution aux sessions de Sweet Florence en 1978, saluée par Pierre-Édouard Decimus, reste un jalon dans l’histoire musicale des Caraïbes.

Transféré de Martissant à Turgeau, son studio est devenu un refuge pour plus de cent mille patients sonores — artistes en quête de justesse, de profondeur, de vérité. Son départ marque la fin d’une ère, mais ses œuvres enregistrées continuent de vibrer dans les mémoires.

Mémoire vivante d’une époque, Bobby Denis laisse derrière lui une génération d’artistes, de techniciens et de passionnés qu’il a inspirés sans jamais chercher la lumière. Sa discrétion était à la hauteur de son génie.

La Rédaction

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