Défenseurs Plus dénonce une crise persistante des droits économiques et sociaux, 15 ans après le séisme du 12 janvier

Le 12 janvier 2025 marque le 15ᵉ anniversaire du séisme dévastateur qui a frappé Haïti en 2010, causant plus de 300 000 décès et laissant 1,5 million de personnes déplacées. À cette occasion, le Collectif Défenseurs Plus a publié un communiqué exprimant son inquiétude face à la dégradation continue des droits économiques, sociaux et culturels en Haïti, ainsi qu’à la faiblesse des autorités étatiques dans la gestion de la crise.

Défenseurs Plus dénonce des droits fondamentaux toujours bafoués en dépit des engagements de reconstruction, les efforts déployés par l’État haïtien et les organisations humanitaires ont été largement insuffisants. Des milliers de personnes vivent encore dans des camps ou des logements précaires, notamment dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Ces populations font face à des conditions de vie indignes, aggravées par l’accès limité à l’eau potable, à l’électricité et aux infrastructures de base, ainsi que par les violences de groupes armés dans plusieurs communes.

Selon le communiqué, ces violations flagrantes des droits fondamentaux constituent une transgression de l’article 22 de la Constitution haïtienne, qui garantit le droit à un logement décent, et des normes internationales telles que le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC).

Le Collectif Défenseurs Plus pointe du doigt une gouvernance faible, marquée par la corruption et l’absence de politiques cohérentes et durables. Cela a empêché la mise en œuvre de solutions à long terme pour la reconstruction et le respect des droits fondamentaux des citoyens haïtiens.

Recommandations pour une amélioration durable

Dans son communiqué, le Collectif propose des recommandations concrètes pour sortir de cette impasse :
Construire des logements sociaux durables et adaptés, en priorité pour les personnes déplacées internes et les communautés les plus vulnérables.


Créer un fonds spécial pour financer des projets de logements sociaux et reconstruire les bâtiments publics symboliques, tels que le Palais national et le Palais législatif.

Appliquer des mesures anti-corruption strictes dans la gestion des fonds destinés à la reconstruction. Harmoniser les politiques publiques avec les normes internationales relatives aux droits économiques, sociaux et culturels. Collaborer avec la Commission interaméricaine des droits de l’homme pour évaluer les progrès réalisés et partager les bonnes pratiques en matière de droits sociaux.

Le Collectif Défenseurs Plus exhorte le gouvernement haïtien à assumer pleinement son rôle central dans la garantie des droits fondamentaux. Il appelle également les organisations internationales à revoir leurs approches pour éviter les solutions temporaires qui maintiennent la population haïtienne dans une pauvreté extrême.

Alors que le pays continue de faire face aux crises humanitaires et politiques, ces propositions constituent une feuille de route pour bâtir une Haïti plus résiliente et respectueuse des droits humains selon le Collectif Défenseurs Plus.