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La violence des gangs armés en Haïti a franchi un nouveau seuil mardi 21 janvier 2025 avec des attaques coordonnées visant des véhicules consulaires et diplomatiques. Ces assauts ont fait un mort et cinq blessés, selon un rapport de la société de sécurité Halo Solutions Firm S.A. Ces événements reflètent la dégradation alarmante de la sécurité dans un pays déjà en proie à une crise multidimensionnelle.
Les faits : une série d’attaques ciblées
La première attaque a visé un fourgon blindé de l’ambassade américaine, blessant un employé local. Quelques heures plus tard, trois autres véhicules, dont deux blindés portant des plaques consulaires, ont été pris pour cible sur la route menant à l’aéroport international Toussaint Louverture. Ces assauts ont causé la mort d’une personne et blessé cinq autres. Parmi les victimes figurent un membre de la famille du consul honoraire de l’Inde, touché à la jambe, et un conducteur grièvement blessé à l’abdomen. Un autre passager a échappé de justesse à un véhicule incendié.
Halo Solutions Firm S.A. a souligné la vulnérabilité croissante des itinéraires près de l’aéroport et des zones consulaires, rappelant que des avions commerciaux avaient déjà été pris pour cible en novembre dernier. Cette insécurité a conduit la Federal Aviation Administration (FAA) à interdire temporairement les vols américains vers Haïti.
Ces attaques surviennent dans un contexte où les gangs armés ont intensifié leurs activités en réponse aux récentes opérations de police et au déploiement limité de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MSS) dirigée par le Kenya. La violence des gangs, responsable de plus de 5 600 morts en 2024, continue de plonger des quartiers entiers dans la terreur, déplaçant plus d’un million de personnes.
La MSS, principalement financée par les États-Unis, manque de ressources pour répondre à l’ampleur de la crise. Avec moins de 800 agents déployés, la force est bien en deçà des 2 500 prévus. De plus, les promesses de dons pour un fonds spécial de l’ONU n’atteignent que 101,1 millions de dollars, insuffisant pour stabiliser durablement le pays.
Ces violences surviennent alors que le président colombien Gustavo Petro s’apprête à effectuer une visite historique en Haïti, marquant la première venue d’un chef d’État colombien dans le pays.