
Le communiqué du parti Les Engagés pour le Développement (EDE), publié le 12 mai, semble vouloir tirer à boulets rouges sur le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) pour l’échec du référendum constitutionnel promis. Pourtant, la posture indignée d’EDE tranche avec son rôle dans la genèse de ce même conseil.
Car il ne faut pas l’oublier que EDE a activement participé à la formation du CPT, y envoyant même des représentants à la table des négociations de l’accord du 3 avril 2024. Difficile, donc, de se présenter aujourd’hui comme simple spectateur critique d’un processus auquel on a contribué.
En appelant à la démission des membres du CPT et en dénonçant un “profond mépris envers la population”, le parti tente de prendre ses distances avec une structure qu’il a contribué à légitimer. L’indignation exprimée dans son communiqué ne suffit pas à effacer sa part de responsabilité dans l’échec du processus.
À ce jour, aucun dirigeant d’EDE n’a assumé publiquement les implications de cette contradiction. Pire encore, le communiqué se contente de rejeter la faute sur le gouvernement et sur le climat sécuritaire, sans jamais interroger l’échec collectif des forces politiques engagées dans la transition.
Ce grand écart politique pose une question de fond : peut-on à la fois concevoir une architecture de gouvernance et se poser en procureur de ses échecs, sans jamais se remettre en question ? En matière de crédibilité, EDE joue ici une carte risquée.
La Rédaction
Laisser un commentaire