Gel des comptes bancaires des gangs : un coup d’épée dans l’eau du ministre de la Justice

Dans un pays ravagé par l’insécurité et la montée des gangs, la récente décision du ministre de la Justice, Dr. Patrick Pellissier, laisse perplexe. En ordonnant le gel des comptes bancaires des individus sanctionnés par l’ONU, le gouvernement semble jouer une carte qui frôle la dérision.

La réalité est simple : les chefs de gangs n’ont pas de comptes bancaires. Leur richesse est stockée sous forme de liquidités, d’armes et d’influence. Alors, pourquoi une telle mesure ? La réponse pourrait être plus politique que pratique. En mettant en scène une action forte contre le crime organisé, les autorités créent l’illusion d’un durcissement légal face aux gangs, alors qu’aucune mesure concrète ne vise à éradiquer les réseaux qui financent la violence.

Pire encore, cette posture méprise les véritables victimes de l’insécurité. Les familles qui fuient les quartiers gangrenés par la criminalité, qui voient leurs économies pillées et leurs vies détruites, sont spectatrices de décisions bureaucratiques qui ne changent rien à leur réalité quotidienne. Loin d’être une avancée dans la lutte contre les gangs, cette initiative révèle une incompréhension tragique des mécanismes du pouvoir criminel et une indifférence envers la détresse du peuple haïtien.

Cette décision s’inscrit dans une logique de communication politique où le pouvoir tente de maintenir une image de fermeté tout en évitant de s’attaquer aux véritables racines du problème. En l’absence de mesures concrètes pour démanteler les réseaux de financement de la violence, la situation ne changera pas, et les citoyens continueront de vivre dans la peur et l’incertitude.

Loin d’apporter des solutions durables, cette initiative risque même de renforcer la perception d’un État inefficace, déconnecté des réalités du quotidien. La confiance du peuple envers ses dirigeants s’érode chaque jour face à des décisions qui semblent avant tout conçues pour répondre à des pressions internationales plutôt qu’à une volonté réelle de protéger la population.

La Rédaction

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *