Crise énergétique : Péligre abandonné par incompétence, la centrale de Carrefour privilégiée

Alors que Port-au-Prince est plongée dans le noir depuis deux semaines en raison de l’arrêt forcé de la centrale hydroélectrique de Péligre, le Conseil présidentiel de transition et le gouvernement haïtien prennent une direction inattendue.

Plutôt que de sécuriser Mirebalais, d’y traquer les groupes armés et de rétablir l’accès à Péligre – seule source nationale capable d’alimenter durablement la capitale – les autorités ont opté pour la relance partielle via la centrale de Carrefour, épaulée par les 25 mégawatts d’E-Power.

Ce virage logistique laisse planer un profond malaise. Dans l’imaginaire collectif, Péligre symbolise l’autonomie énergétique nationale, tandis que Carrefour et E-Power dépendent d’importations coûteuses en carburant.

Pourtant, malgré l’importance stratégique de la centrale de Péligre, Mirebalais reste sous l’emprise de groupes armés, et aucune opération d’envergure n’a été entreprise pour sécuriser la zone.

Cette décision soulève des questions lourdes : pourquoi privilégier une solution de contournement, plus coûteuse et moins durable, au détriment d’un rétablissement direct à la source ?

Dans l’attente d’un vrai plan de sécurisation de la commune de Mirebalais et d’une remise en service de Péligre, la population de Port-au-Prince continue de subir les coupures, pendant qu’une lumière vacillante se rallume ailleurs.

La Rédaction