Le Guédé en Haïti entre tradition, culture et pratiques vaudous

Chaque 1er et 2 novembre marquent en Haïti, le jour des morts et la célébration du guédé. Pour plus d’un, c’est l’occasion de saluer la mémoire d’une personne décédée par divers procédés notamment des décorations, des nettoyages au niveau des tombeaux, la distribution de la nourriture et des fleurs, ou encore passer toute la journée à chanter et danser ou a invoquer des esprits. Toutefois, on ne peut parler de guédé sans se référer à la célébration de la vie à travers des gesticulations et pratiques sexuelles. Le guédé c’est la manifestation des esprits des morts pour souligner que la mort est une étape incontournable qui fait partie de la vie. Hélas, en raison de la situation actuelle du pays qui fait face à plusieurs crises, la culture haïtienne ainsi que le guédé perd de sa valeur, une énième tradition qui risque de s’effriter.

Comme chaque année, le début du mois novembre est réservé au guédé. En cette date, les cimetières deviennent des lieux sacrés de pèlerinages, rituels et plusieurs autres activités marquant la fête des guédés en Haïti. Cette fête et tradition n’est plus ce qu’elle a été jadis. Les foules qui font régulièrement le déplacement pour célébrer le guédé n’est pas au rendez-vous cette année.

Selon les adeptes du vaudou, le cimetière en plus d’être le dernier demeure des morts est aussi un espace public qui est habité par des entités notamment Baron samdi, Grann Brigit et Lacroix Kriminèl. Selon eux, les esprits (ginen) ont besoin de se manifester d’où leur célébration en grandes pompes durant un jour de l’année qui leur soit exclusivement réservé.

Le guédé c’est religieux, typiquement lié au vaudou mais c’est aussi culturel. C’est un élément de l’être haïtien. Parler de guédé c’est parler de la vie sur différentes formes et surtout c’est reconnaître l’étroite relation existant entre la vie et la mort.

Et au fil du temps, les guédés ont fini par représenter un symbole et une tradition pour le pays et fait partie intégrante de la culture haïtienne à travers le vaudou. Une tradition qui perd de sa valeur notamment dans un contexte de crise sécuritaire qui affecte le quotidien de tous les Haïtiens.

L’esprit Guédé

Un guédé est un esprit dans la religion du vaudou qui s’installe dans les cimetières et qui se manifeste de différentes façons.

Certains croient que le guédé est un porte-chance et procure du bonheur. S’identifiant aux couleurs noirs et violet, le 2 novembre reste l’une des fêtes les plus importantes dans la religion vaudou dans la culture haïtienne.

En Haïti, les Guédés sont des esprits très importants dans le vaudou haïtien, associés à la mort, à la sexualité, et à l’énergie de la vie. Ils sont connus pour leur comportement espiègle, leurs plaisanteries, et leurs attitudes provocantes. Les Guédés représentent des aspects complexes de la vie et de la mort, et sont souvent invoqués pour des questions de guérison, de protection, et pour la gestion de situations difficiles.

Les principaux esprits Guédés incluent Baron Samedi, Baron La Croix, Baron Cimetiere Baron Kriminel et Baron Samedi, souvent vu comme le chef des Guédés, est particulièrement associé aux cimetières, au monde des morts, et est connu pour son chapeau haut de forme, ses lunettes de soleil (souvent avec une lentille manquante), et son humour sombre. Grann ou Madame Brigitte, l’épouse de Baron Samedi, est aussi une figure importante parmi les esprits Guédés.

Leurs fêtes se déroulent autour de la Toussaint et du Jour des Morts (1er et 2 novembre), moment où on leur rend hommage dans les cimetières avec des offrandes de rhum, de nourriture épicée (comme les piments), et d’autres éléments associés à la vie et à la mort. Leurs couleurs principales sont le violet, le noir et le blanc.

Chaque 1er et 2 novembre, les cérémonies en leur honneur sont souvent caractérisées par une ambiance de fête, de danse, et de plaisanteries provocantes, ce qui reflète leur nature irrévérencieuse et pleine de vie.

Des questionnements et préoccupations s’imposent. La célébration du guédé perd de son ampleur comme plusieurs autres éléments importants de la culture haïtienne, la conjoncture actuelle ne nous éloigne-t-elle pas de notre culture et en quelque sorte de notre identité de peuple?

En s’attaquant à notre identité, ne sommes nous pas entrain d’être deshaïtiannisés en laissant s’effriter tout ce qui nous unissait comme valeurs hautement culturelles.

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