
Marie Yolène Gilles, responsable de la Fondasyon Je Klere (FJKL), a dressé un constat alarmant de la situation pénitentiaire en Haïti. Selon elle, 10 des 24 établissements pénitentiaires du pays sont désormais hors service, certains ayant été rasés, d’autres totalement désaffectés. Cette dégradation structurelle compromet gravement la capacité de l’État à assurer la détention dans des conditions légales et humaines.
Parmi les prisons citées comme dysfonctionnelles figurent la prison civile de la Croix-des-Bouquets, celles de Mirebalais et de l’Arcahaie, ainsi que le pénitencier national. Ces infrastructures, jadis centrales dans le système judiciaire haïtien, sont aujourd’hui incapables d’accueillir les détenus, obligeant les autorités à improviser des solutions de fortune.
Marie Yolène Gilles, qui intervenait à l’émission Panel Magik sur la radio Magik 9, le 22 août 2025, a dénoncé la transformation de plusieurs commissariats en centres de détention informels, où les conditions de vie sont jugées inacceptables. Elle a souligné que cette pratique accentue la promiscuité, la violence et la violation des droits fondamentaux des personnes incarcérées, souvent en détention préventive prolongée.
La responsable de la FJKL a également mis en garde contre les conséquences de cette désorganisation sur la sécurité publique. L’absence de lieux de détention fonctionnels favorise l’impunité, affaiblit le système judiciaire et compromet les efforts de lutte contre la criminalité organisée, notamment les gangs armés.
Face à cette situation, Marie Yolène Gilles appelle à une réforme urgente du système carcéral haïtien, incluant la reconstruction des infrastructures, le respect des normes internationales de détention et une meilleure coordination entre les institutions judiciaires et policières.
La Rédaction