La justice haïtienne vient d’ouvrir un nouveau front contre la corruption. Deux anciens maires, Jude Édouard Pierre, ex-édile de Carrefour, et Jean Hislain Frédéric, ex-maire de Cité Soleil, sont au cœur d’une enquête déclenchée par un rapport accablant de l’Unité centrale de renseignements financiers (UCREF).
Le document pointe de graves soupçons de blanchiment d’argent, de financement du terrorisme, de corruption et d’enrichissement illicite.
Les conclusions de l’UCREF évoquent des détournements massifs de fonds publics orchestrés sous leurs administrations. Ces pratiques, selon l’institution, auraient contribué à alimenter des réseaux criminels et à affaiblir davantage la gouvernance locale.
Le juge instructeur Paul Éronce Villard, chargé de l’affaire, a ordonné le 3 septembre une série de mesures conservatoires. Celles-ci comprennent la saisie des biens et avoirs, ainsi que le gel des comptes bancaires et de toute transaction financière, tant en Haïti qu’à l’étranger, visant les deux anciens maires et plusieurs de leurs proches collaborateurs.
Dans la foulée, des mandats d’amener ont été lancés contre les principaux inculpés. Toutefois, l’un des protagonistes, Jude Édouard Pierre, se trouve déjà au Canada, où il réside depuis plusieurs mois en raison de l’emprise des gangs armés sur sa commune.
Le dossier illustre un autre cas où des personnalités politiques influentes sont soupçonnées d’avoir profité de leurs fonctions pour s’enrichir illicitement.
La Rédaction