Du baccalauréat à la citoyenneté : un chemin vers la destinée

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Les résultats du baccalauréat viennent d’être publiés en Haïti. Pour certains élèves, c’est une victoire, une étape franchie vers leurs rêves. Pour d’autres, c’est une période de déception, de doute et parfois de larmes. Mais au-delà des réussites et des échecs individuels, c’est une génération entière qui est interpellée. Le baccalauréat n’est pas seulement la clôture d’un cycle scolaire : il marque l’ouverture d’une étape cruciale dans la marche vers l’avenir.

Le pays traverse une époque d’incertitudes. L’insécurité, la pauvreté et le manque d’opportunités semblent étouffer toute espérance. Pourtant, l’histoire enseigne que c’est précisément dans les périodes de crise que se lèvent les bâtisseurs. Aujourd’hui, la jeunesse haïtienne est appelée à devenir actrice de son destin et non spectatrice.

Réussir le bac doit être le début d’un parcours clair : université, centre technique, apprentissage professionnel, entrepreneuriat. Échouer ne signifie pas la fin du chemin : il faut analyser ses erreurs, corriger sa méthode et envisager d’autres pistes correspondant à ses talents. Dans tous les cas, la leçon est la même : il ne faut pas s’arrêter.

Le pays ne peut plus se permettre une jeunesse passive, attendant des solutions extérieures. Dans les quartiers, de simples initiatives peuvent enclencher une dynamique nouvelle : clubs de lecture, ateliers de partage de connaissances, projets artistiques ou sportifs, actions communautaires comme le nettoyage des rues ou la création de potagers collectifs. Chaque geste, aussi modeste soit-il, contribue à redonner vie à la société.

Le véritable pouvoir de transformation réside dans l’autodéveloppement. Lire régulièrement, apprendre une langue étrangère, suivre des cours en ligne, se former continuellement : voilà les armes d’une jeunesse qui veut ouvrir ses horizons et s’émanciper des limites imposées. Mais cette démarche exige discipline et persévérance. Il faut cultiver le courage, s’entourer de personnes positives, éviter les environnements destructeurs et garder chaque jour en mémoire ses objectifs.

La reconstruction du pays passe aussi par l’engagement civique. Connaître ses droits et ses devoirs, refuser la corruption, participer aux débats sur l’avenir de la nation, ce sont des responsabilités que la jeunesse ne peut fuir.

Haïti ne se relèvera pas sans la force, l’énergie et la créativité de ses jeunes. Les diplômes ne doivent pas dormir dans des tiroirs. Les talents ne doivent pas s’éteindre dans l’inaction. Réussite ou échec au baccalauréat, chaque jeune est appelé à se lever, à apprendre, à agir, à rêver plus grand. L’avenir s’écrit avec des pas courageux et solidaires.

La marche vers la destinée est une invitation à avancer malgré les obstacles. Marcher avec discipline. Marcher ensemble. Marcher vers la lumière d’un lendemain meilleur.