Port-au-Prince : L’ONU alerte sur une flambée de violence meurtrière

La capitale haïtienne, Port-au-Prince, est à nouveau secouée par une vague de violence qui a coûté la vie à plus de 150 personnes en une semaine, selon un bilan publié le jeudi 21 novembre par les Nations Unies. Cette tragédie, marquée par une intensification des affrontements entre gangs criminels et forces de l’ordre, met en lumière la gravité de la crise sécuritaire et humanitaire qui étreint le pays.

Un bilan dramatique

Entre le 11 et le 18 novembre, les violences ont également fait 92 blessés et poussé environ 20 000 personnes à l’exil forcé, abandonnant leurs foyers pour échapper aux affrontements. Ce bilan, annoncé par le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Turk, s’ajoute aux plus de 4 500 décès recensés depuis le début de l’année. “La violence des groupes armés doit cesser immédiatement”, a insisté Turk, avertissant que cette situation pourrait plonger Haïti dans un chaos encore plus profond.

Des quartiers pris d’assaut

La violence s’est intensifiée dans des zones clés de Port-au-Prince comme Solino, Vivy Michel, Christ-Roi et Nazon. Ces quartiers sont devenus des cibles privilégiées de la coalition criminelle “Viv ansanm”, un réseau de gangs multipliant les attaques et exacerbant la crise humanitaire. L’arrivée du nouveau Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, qui remplace Garry Conille, n’a pas encore permis d’apporter un début de solution à cette insécurité grandissante.

Un impact international

La crise haïtienne a également des répercussions internationales. Au cours de cette flambée de violence, trois avions de compagnies aériennes américaines ont été attaqués par des projectiles, provoquant la suspension des vols commerciaux vers Haïti et la fermeture temporaire de l’aéroport international Toussaint Louverture. Ces événements témoignent de l’aggravation des risques pour la sécurité, tant pour les citoyens haïtiens que pour les étrangers présents dans le pays.

Des violences coordonnées et planifiées

Selon l’ONU, plus de 55 % des homicides enregistrés la semaine dernière seraient liés à des fusillades simultanées et apparemment coordonnées. Ces affrontements entre gangs et forces de l’ordre illustrent une montée en puissance de la violence organisée, laissant craindre un contrôle croissant des groupes criminels sur les institutions et le territoire.

Un appel à l’action

Face à cette spirale de violence, l’ONU appelle la communauté internationale à intervenir de toute urgence pour empêcher Haïti de sombrer davantage. “Haïti ne doit pas être laissé à la dérive dans un abîme de violence et de désespoir”, a averti Volker Turk. Le pays, déjà confronté à une crise économique et sociale sévère, risque de voir sa situation se détériorer encore si des mesures immédiates ne sont pas prises.

L’avenir d’Haïti reste suspendu à une intervention rapide et efficace pour restaurer la sécurité, protéger les populations vulnérables et tracer la voie vers une paix durable. En attendant, les habitants de Port-au-Prince continuent de vivre dans une peur constante, victimes d’une guerre sans fin qui échappe à tout contrôle.

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