Le parti Pitit Dessalines, autrefois porteur d’espoir pour une transformation politique en Haïti, semble aujourd’hui sombrer dans le chaos. En cause, les manœuvres opportunistes de son leader, Moïse Jean Charles, dont l’avidité et les trahisons répétées minent l’unité du parti et mettent à nu, un profond mépris pour les idéaux qu’il prétend défendre.
En s’alliant avec Guy Philippe pour composer l’opposition, Moïse Jean Charles avait laissé entendre qu’il représentait une alternative crédible à l’instabilité politique. Mais très vite, il a trahi cette alliance, préférant rejoindre le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) par l’entremise de son représentant, Emmanuel Vertilaire. Une manœuvre purement stratégique, motivée non pas par des convictions politiques mais par une soif insatiable de pouvoir.
Pour camoufler son coup politique, Moïse Jean Charles a exploité des figures secondaires du parti comme Jeantilus Aristil, coordonnateur de RENAPA, et Guy Derilien, pour légitimer une invitation de l’OEA. Cette tentative grossière de manipulation a pourtant laissé des traces, divisant davantage un parti déjà en proie à des luttes intestines.
Un leader accroché au pouvoir
Les agissements de Moïse Jean Charles sont révélateurs de sa véritable priorité : “peze souse nan pouvwa” (profiter du pouvoir). Il s’est réservé le ministère de l’Agriculture grâce au CPT, une institution stratégique qui renforce sa position, tout en laissant ses alliés, Aristil et Derilien, les mains vides. Ces derniers, désormais marginalisés, peinent à survivre dans l’arène politique où règnent les rivalités et les luttes d’influence. Incapables de nager parmi les anguilles, comment patauger parmi les requins du parti Pitit Dessalines.
Cela dit, la signature de la note conjointe par ou pour Guy Derilien n’est loin l’acte d’un faussaire mais plutot l’aboutissement d’un accord de la délégation du RENAPA en vue de donner une reponse ferme au bombardier du Nord. La frustration qui circule dans les couloirs du RENAPA est la base de ces dessous politiciennes. Pitit Dessalines ou pour le moins, une partie de la structure a bel et bien remis en cause le CPT.
Moïse Jean Charles n’en est pas à son premier coup tordu. C’est un habitué des scandales. On se souvient encore de sa gestion douteuse des subventions allouées aux partis politiques. À l’époque, en collaboration avec le Dr Frantz Perpignan, il avait détourné et dilapidé les fonds destinés à soutenir l’action politique. Une nouvelle démonstration de son mépris pour la transparence et l’intérêt collectif.
Un parti au bord de l’implosion
Aujourd’hui, Pitit Dessalines est divisé. Une frange du parti, notamment la délégation de RENAPA, s’est rebellée contre le CPT en raison des agissements égoïstes de Moïse Jean Charles. Donc, la prétendue signature de Derilien, n’est pas l’œuvre d’un ennemi extérieur comme Claude Joseph, mais plutôt le résultat d’un rapport de force interne où chacun tente de grappiller sa part. Ces luttes intestines ne sont rien d’autre qu’un théâtre à cause des ambitions mesquines de Moïse Jean Charles.
La question reste ouverte : son avarice conduira-t-elle à l’implosion totale de Pitit Dessalines ? Acceptera-t-il de céder quelques miettes de son gâteau pour sauver une unité déjà bien compromise ?
Les manœuvres fallacieuses de Moïse Jean Charles ne sont pas un cas isolé. Elles incarnent un mal plus profond qui gangrène la classe politique haïtienne : la quête vorace d’avantages personnels au détriment de l’intérêt national. Comment espérer un avenir pour Haïti lorsque ceux qui décident de son sort sont des dirigeants gloutons et exécrables, enfermés dans leurs calculs mesquins ?
Pitit Dessalines, qui portait en lui un semblant de promesse pour un renouveau politique, est devenu le symbole d’un système où les intérêts particuliers priment sur le bien commun. Ce parti n’est plus qu’une coquille vide, incapable d’offrir autre chose qu’un spectacle affligeant de rivalités internes.
Moïse Jean Charles, à force de gourmandise, pourra finir par dévorer ce qui reste de sa propre crédibilité, emportant avec lui un parti qui aurait pu être une véritable alternative. L’histoire, elle, ne retiendra de lui que l’image d’un homme trop préoccupé par ses privilèges pour défendre les aspirations de ceux qu’il prétendait représenter.