En 2024, le secteur des transports en Haïti a été lourdement frappé par une vague de violence sans précédent. Changeux Méhu, président de l’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti (APCH), a dressé un bilan glaçant : 30 chauffeurs ont été tués et 9 autres enlevés par des gangs armés entre janvier et le 20 décembre. Ce climat d’insécurité extrême pèse lourdement sur une population déjà fragilisée notamment les chauffeurs du transport en commun.
« Ces chiffres reflètent une réalité dramatique pour notre secteur et pour le pays tout entier », a déclaré Changeux Méhu lors d’une intervention sur Magik 9. Outre les pertes humaines, les gangs ont détruit 576 véhicules par incendie et en ont endommagé 246 autres. Parallèlement, 37 bureaux de transport ont été pillés, illustrant l’ampleur des attaques contre ce secteur vital.
Les passagers ne sont pas épargnés par cette violence. En 2024, 198 voyageurs ont été enlevés, 22 tués et 46 blessés dans des attaques armées. « Cette insécurité met en péril la vie de milliers de citoyens qui dépendent du transport pour leur quotidien », a averti Changeux Méhu. Il a également souligné que cette crise aggrave l’immobilité et l’effondrement économique du pays.
Une critique acerbe contre l’inaction des autorités
Face à cette situation alarmante, Changeux Méhu a vivement critiqué le manque de réponse des autorités haïtiennes. « Leur passivité face à cette crise sécuritaire contribue à la dégradation rapide des conditions de vie dans le pays », a-t-il dénoncé. Le président de l’APCH a appelé à des actions concrètes pour protéger les chauffeurs et les usagers du transport.
Il a exhorté les forces de sécurité nationale à intensifier leurs efforts pour neutraliser les gangs qui terrorisent la population et paralysent l’économie. Selon lui, si aucune mesure significative n’est prise rapidement, la situation pourrait encore empirer en 2025, compromettant davantage l’avenir du secteur des transports.
Une menace pour l’économie nationale
Changeux Méhu a rappelé que l’insécurité généralisée va bien au-delà du secteur des transports, impactant l’ensemble de l’économie nationale. « Les chauffeurs, les passagers et le pays tout entier continueront de payer le prix de cette inaction », a-t-il averti.
Le syndicaliste a plaidé pour une réponse rapide, structurée et décisive afin de freiner l’escalade de la violence et de rétablir un minimum de sécurité, condition indispensable à la survie économique et sociale d’Haïti.