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Depuis plusieurs années, des figures influentes de la politique haïtienne sont sous le coup de sanctions internationales pour leur rôle présumé dans la déstabilisation du pays. Cependant, malgré ces mesures, la justice haïtienne est restée silencieuse. Le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Leslie Voltaire, annonce le lundi 10 février 2025, une volonté ferme de mettre fin à cette impunité.

Haïti est en proie à une spirale de violence alimentée par des réseaux criminels bénéficiant de protections au sein des élites politiques. Depuis trois ans, la communauté internationale tente de freiner ce phénomène en sanctionnant les principaux instigateurs. Mais la passivité de la justice haïtienne a permis à ces individus de conserver leur influence.

Les États-Unis, le Canada et le Conseil de sécurité de l’ONU ont imposé des sanctions à plusieurs personnalités politiques et économiques haïtiennes, les accusant de financer des gangs armés et d’entretenir un climat d’instabilité. Ces mesures ont entraîné des gels d’avoirs, des interdictions de voyage et des restrictions bancaires, mais n’ont jamais été suivies d’enquêtes judiciaires en Haïti.

Haïti peine à traduire en justice des figures influentes, même lorsque des preuves accablantes existent. Les institutions judiciaires, fragilisées par la corruption et le manque de moyens, sont souvent réticentes à engager des procédures contre les élites politiques et économiques.

Leslie Voltaire entend briser ce statu quo. Il a chargé le Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, d’examiner les preuves disponibles et d’engager des poursuites contre les responsables. « Ceux qui sapent la sécurité et la stabilité du pays devront répondre de leurs actes », a-t-il déclaré. L’annonce marque un tournant potentiel dans la lutte contre l’impunité, mais reste soumise à de nombreux défis politiques et judiciaires.

Si cette initiative est menée à terme, elle pourrait redéfinir les relations entre l’État haïtien et la communauté internationale, en montrant une volonté de réforme et de justice. Cependant, les risques d’obstruction politique et de pressions sur les institutions judiciaires restent élevés. Cette démarche du CPT sera-t-elle la première étape vers un véritable État de droit en Haïti ?

La communauté internationale a pris des mesures fermes contre plusieurs personnalités haïtiennes accusées d’alimenter l’insécurité et la corruption. Pourtant, aucune action judiciaire n’a été entreprise dans le pays. L’annonce du CPT marque-t-elle une rupture ou un simple effet d’annonce ?

Si ces poursuites aboutissent, Haïti enverra un signal fort : la fin de l’impunité pour ceux qui ont contribué à sa crise. Dans le cas contraire, ce ne sera qu’un nouvel épisode d’un cycle de déclarations sans suite, renforçant la méfiance de la population envers ses dirigeants.

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