
Le Syndicat de la Police nationale d’Haïti (SPN-17), hausse le ton face à la dégradation continue de la situation sécuritaire. À la suite de l’attaque meurtrière perpétrée ce dimanche 16 février 2205, contre la commune de Kenscoff, les représentants syndicaux ont lancé un ultimatum aux autorités, leur accordant un délai jusqu’au 12 mars pour agir concrètement en dotant les forces de l’ordre des équipements et des ressources indispensables à la lutte contre les gangs armés.
Le SPN-17 exige une série de mesures drastiques destinées à renforcer immédiatement la capacité d’intervention des forces de sécurité. Parmi celles-ci figurent :
La proclamation de l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire national afin de concentrer tous les efforts sur la restauration de l’ordre public.
La suspension des activités non essentielles, notamment le carnaval, jugé inopportun dans le contexte actuel.
La mobilisation générale de la police, avec la convocation de tous les agents pour intensifier les opérations de terrain.
L’octroi d’un fonds d’urgence, destiné à financer les opérations sécuritaires, incluant les primes de risque, les soins médicaux, le renseignement et la logistique alimentaire.
La création d’unités de soins d’urgence déployées dans les zones de combat pour une prise en charge immédiate des blessés.
La restructuration de la Police nationale d’Haïti (PNH), avec l’exclusion des éléments jugés inefficaces au sein de la Direction centrale de la police administrative (DCPA) et de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
L’attaque de Kenscoff s’inscrit dans une série de violences ciblées contre les forces de l’ordre et les infrastructures publiques. Tôt dimanche matin, un groupe armé a pris pour cible le bâtiment de la Teleco, où étaient stationnés des militaires, causant la mort d’un agent et blessant deux autres.
Face à cette offensive, les autorités ont annoncé l’arrestation de plusieurs individus suspectés d’appartenir aux gangs. Toutefois, ces mesures restent insuffisantes aux yeux du syndicat et d’une large partie de la population, qui dénoncent l’incapacité du gouvernement à neutraliser durablement les groupes criminels.
Près de dix mois après l’installation du Conseil présidentiel de transition (CPT), censé restaurer la sécurité et organiser des élections dans un délai maximal de 24 mois, la situation ne montre aucun signe d’amélioration. Malgré l’envoi de contingents internationaux en renfort, les gangs continuent d’étendre leur emprise sur de nouvelles zones, comme Kenscoff, semant la terreur et forçant des milliers de familles à fuir.
Le SPN-17 fustige l’inaction des autorités, qu’il accuse de priver la police des moyens nécessaires à l’éradication des groupes armés. Selon le syndicat, l’absence de directives claires et d’un véritable plan d’action renforce l’impunité des criminels, plongeant davantage le pays dans le chaos.
Face à cette situation alarmante, le SPN-17 met en garde les autorités : si aucune action concrète n’est entreprise d’ici le 12 mars, le syndicat se réserve le droit de durcir ses positions et d’engager des actions susceptibles de paralyser encore davantage le pays. Un nouvel épisode de tensions qui pourrait plonger Haïti dans une crise sécuritaire et institutionnelle encore plus profonde.