
Un nouveau scandale de corruption secoue la Direction de l’Immigration et de l’Émigration. L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) révèle, dans un rapport remis jeudi 8 mai à la justice haïtienne, un réseau organisé de détournement de fonds publics ayant causé un préjudice de 3 656 000 gourdes à l’État haïtien.
Entre septembre et novembre 2024, 556 demandes de passeport, sur 736 dossiers analysés, ont été traitées avec des timbres fiscaux non payés à la Direction Générale des Impôts (DGI). Ces irrégularités ont été commises principalement dans les bureaux de la SONAPI et de Pétion-Ville, via un compte utilisateur fictif créé au nom de Fernando Victor.
L’ULCC désigne Stéphane Vincent, ex-directeur de l’Immigration, comme le principal auteur de ce détournement. Il aurait agi avec la complicité de plusieurs responsables.
Parmi ses complices figurent Lesly Saint Juste, responsable du CRLDI à la SONAPI, Marriantha Merone, ancienne responsable du CRIDI à Pétion-Ville, et Rubens Pauleon, également ancien responsable du CRIDI à Pétion-Ville.
Selon l’enquête, ces agents publics ont permis le traitement illégal de centaines de passeports sans que les droits fiscaux correspondants soient versés à la DGI.
L’ULCC appelle désormais à ce que l’action publique soit engagée contre Stéphane Vincent et ses complices.
Toutefois, des doutes persistent quant à l’ouverture réelle de poursuites contre les accusés. Sur plus de 80 rapports déjà remis à la justice par l’ULCC, une seule condamnation aurait été prononcée à ce jour. Alors que les faits sont établis et documentés, l’inaction de la justice soulève de sérieuses interrogations.
En attendant, la lutte contre la corruption demeure largement symbolique. Les institutions se contentent de rapports, pendant que l’impunité continue de prospérez.
La Rédaction