Une coopération Haïti–BID aux chiffres flatteurs, mais aux résultats incertains

Le gouvernement haïtien a profité de la 8e édition des « Mardis de la Nation » pour mettre en avant sa collaboration renforcée avec la Banque interaméricaine de développement (BID). Une annonce faite en grande pompe, mais qui soulève plusieurs questions sur la capacité réelle de l’État à traduire les financements en actions concrètes.

Le Ministre de l’Économie et des Finances, Alfred Fils Métellus, a salué la visite du président de la BID, Ilan Goldfajn, dans le Nord du pays, la qualifiant de stratégique. Pourtant, au-delà des déclarations enthousiastes, les annonces chiffrées laissent un goût d’inachevé.

Sur les 243 millions de dollars promis pour 2025-2026, seuls 143 millions sont actuellement disponibles. Pire, le budget alloué à la réhabilitation de l’Hôpital Justinien a été réduit de 85 millions de dollars, une décision que le ministre attribue à une réévaluation des priorités.

Mais cette coupe interroge, alors que l’hôpital, l’un des plus importants du Nord, souffre depuis des années d’un sous-équipement chronique.

Le projet phare d’eau potable et d’assainissement, censé toucher 30 000 foyers, n’échappe pas au scepticisme. Aucun calendrier de mise en œuvre ni garantie de transparence n’a été communiqué.

Pendant que la diplomatie économique est saluée comme moteur de redressement national, nombre de citoyens attendent toujours les résultats concrets des multiples promesses faites au nom de la coopération internationale. Car en Haïti, les annonces spectaculaires ne manquent pas. Ce qui manque, c’est leur réalisation.

La Rédaction