Sterline Civil s’accroche au FNE comme si c’était son entreprise et saisit la Cour des comptes

Sterline Civil refuse de quitter la direction du Fonds National de l’Éducation (FNE) malgré sa révocation imminente, qu’elle attribue au gouvernement. Elle a saisi la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) pour faire annuler cette décision.

Dans sa lettre adressée au président de la Cour, Rogavil Boisguéné, elle se présente comme une gardienne de l’État de droit, plaidant pour la jeunesse haïtienne et l’exemplarité du service public. Elle invoque un mandat de trois ans, protégé selon elle par la loi organique du FNE.

Cependant, cette posture dissimule une nomination controversée dès le départ. Civil n’avait pas été choisie pour ses compétences reconnues, mais en grande partie grâce à des liens d’amitié et de proximité politique.

Sa désignation, le 18 février 2025, n’avait pas suivi un processus transparent ni reposé sur un appel à candidatures. Plusieurs voix dans l’administration rappellent qu’aucune évaluation sérieuse de ses qualifications n’avait été menée.

Aujourd’hui, elle prétend défendre l’autonomie du FNE, mais ses arguments juridiques apparaissent fragiles selon plusieurs observateurs. La loi n’interdit pas au pouvoir exécutif de mettre fin à une nomination entachée de favoritisme ou de soupçons de gaspillage d’argent – des millions versés à des médias.

En criant à l’injustice, Civil tente de se poser en victime d’un système arbitraire. Pourtant, c’est ce même système qui lui avait permis d’accéder au poste sans véritable mérite.

Pourra-t-elle gagner cette bataille contre le gouvernement et le Conseil présidentiel de la transition ? Des doutes subsistent, d’autant que même la justice n’a pas pu poursuivre les braqueurs de banque Smith Augustin, Louis Gérald Gilles et Emmanuel Vertillaire. Pendant ce temps, la CSCCA n’a pas encore répondu sur l’examen de ce recours.

Au-delà du cas Civil, l’affaire révèle une culture politique où les amitiés priment sur la compétence. Tant que ce mode de nomination persistera, l’administration publique restera vulnérable aux intrigues et aux luttes d’influence.

La Rédaction